Vous ne trouverez rien dans ce film écrit et réalisé par Dieudonné. Pas d’écriture, pas de réalisation, pas même de Dieudonné. A peine un film, en fait. Le vide total.
L’Antisémite n’a qu’une utilité, montrer, si l’on en doutait encore, que le cinéma et la scène sont deux choses bien distinctes.
Car si Dieudonné reste de loin l’humoriste qui me fait le plus rire sur scène, son premier film est certainement la chose la plus navrante qu’il m’ait été donnée de voir depuis un moment.
Plus aucune finesse dans l’écriture, plus ce très grand sens de la formule, plus cette intelligence dans le propos, ne subsiste que la provocation, bête, violente, gratuite.
Des dialogues pathétiques dans la bouche d’acteurs pathétiques campant des personnages pathétiques.
Si la plupart des spectacles de monsieur M’bala M’bala sont hilarants et donnent matière à réflexion, L’Antisémite est aussi drôle et intelligent qu’un sketch sur les chaussures de ski. Un peu moins, même.
Tout fan que je suis, je n’ai pas pu rire, ni même sourire une fois. J’imagine le calvaire pour le spectateur lambda…
Allez, Dieudo, comme je t’aime malgré tout, je termine en te citant : « Faux. Nul. C’est de la merde, ce que tu dis ».
Ça me semble convenir.