En voilà un film complètement tombé dans l'oubli dans l'Hexagone ! Est-ce à cause de son manque de succès à sa sortie (moins de 100 000 entrées) ? Ou parce qu'il s'agit d'un remake américain de film français (que je n'ai pas vu) ?
Pourtant, son visionnage de nos jours demeure relativement pertinent, au vu de son sujet.
Laurel est une brillante analyste financière afro-américaine, qui galère à percer à Wall Street, environnement blanc et masculin par excellence. Elle décide donc de s'inventer un associé blanc, riche et masculin, et va commencer à rencontrer un succès détonant.
En période post #metoo, il est amusant de voir une telle thématique traitée vu de 1996. Pour cause, le film enchaîne les réflexions tout à fait adéquates (notamment, les discriminations négatives ET positives sont égratignées)... mais aussi certaines idées à côté de la plaque. Et oui désolé madame, quand on pince le téton de son collègue, même si on est la gentille et lui le méchant, c'est de l'agression sexuelle !
Sur le film en lui-même, l'ensemble est prévisible mais relativement plaisant. Whoopi Goldberg fait du Whoopi Goldberg, mais porte son film avec énergie. Tandis qu'Eli Wallach se taille un rôle secondaire mais important de financier sans scrupule. Par contre, carton rouge pour le caméo de Donald Trump. A l'époque, ça devait faire sourire, aujourd'hui c'est "creepy".
En revanche, le tout dernier acte ne tient pas vraiment la route.
Entre les pires flics du monde et un déguisement grossier, difficile de croire que les gens gobent les machinations de nos personnages.