Un animé d'une rare violence

Je suis très mitigé sur ce film. Pour commencer, c’est un enfant de 10 ans qui me l’a recommandé, et j’ai été consterné d’observer à quel point il était violent, alors quand j’imagine que cet enfant se divertit devant un tel spectacle (et que ses parents le laissent faire) je suis scandalisé, mais bref… cela est un autre sujet. En soi, l’histoire est intéressante, elle ramène l’humanité à une condition de proie, face à de redoutables prédateurs, des titans aux visages affreusement humains qui n’en font qu’une bouchée. On assiste donc à des scènes cannibales (presque) avec des humains (très grand) qui bouffent d’autres humains (plus petit). Seules leurs tailles semblent les différencier (en apparence), et c’est surtout en cela que se situe l’horreur du spectacle. Passé ce constat, on peut se pencher sur l’intrigue, qui se résume en une phrase : « Comment ne pas se faire bouffer ? ». Si l’intrigue fonctionne, le rythme est à la ramasse, je suis même une fois revenue quelques minutes en arrière, croyant que j’avais loupé quelque chose à cause d’une coupure grotesque dans l’action. Il en va de même avec les événements, le décor prend beaucoup de temps à être planté et tout s’enchaîne vers le milieu du film, si bien que l’intrigue semble se résoudre dans un chaos complet. Si tant est que l’on considère qu’elle est résolue (car non, nous n’apprenons rien des origines des Titans, cela étant sans doute réservé aux prochains films). L’animation est très soignée. Il y a un fort contraste entre l’expression des humains (de style manga) et des titans (plus réalistes), sans doute désiré, mais qui me laisse perplexe. L’œuvre est beaucoup trop violente sur plusieurs aspects, surtout pour le jeune public ciblé (cela me met mal à l’aise). Effusions de sang, démembrements, mort violente d’un parent, ce film est sans doute capable à lui tout seul de mettre les jeunes en stress posttraumatiques tellement il regorge de scènes choquantes. Par ailleurs, le propos manque largement de subtilité, même s’il décrit une détresse de la jeunesse, le sujet pourrait être abordé avec moins d’outrances. En ce qui me concerne, je ne suis pas conquis, je ne suis pas déçue non plus, je suis sans convictions sur cette œuvre.

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