L'étranger qui fait halte dans une auberge cévenole est-il le redouté homme aux bottes noires qui agresse et détrousse dans le secteur ? Sans doute pas pour le spectateur, mais les aubergistes, eux, y croient fermement.
Willy Rozier réalise un drame rural -époque Restauration? - dont les personnages sont trop élémentaires et univoques pour être intéressants par eux-mêmes ou pour être véritablement représentatifs des mœurs de la campagne.
De fait, cette adaptation d'un probable roman régionaliste propose une action dramatique simpliste où l'étranger se retrouve fugitif, coincé dans une grotte.
D'une part Rozier ne parvient pas à dépasser l'anecdotisme de la situation, en n'étayant pas les mentalités villageoises de l'époque. Surtout, le lieu prépondérant du drame, la grotte de Bramabiau, sur laquelle plane des craintes et légendes populaires ancestrales, peine à prendre le sens que je lui imagine dans le roman originel; ces entrailles de la terre sont possiblement le symbole des peurs et des turpitudes humaines.
En l' état, le film de Rozier n'est pas tant mauvais ou raté qu'insuffisant.