http://youtu.be/nAMmr9OYEPw

Qu'il touche au gothique aux détours de brumes sur un lac ou d'une branche tarabiscotée qui te fait baisser la tête, au drame et son grain de sable qui rompt le fil de la vie ou même à la comédie pour une bretelle qui fait des siennes, le film étourdit par son étonnante modernité.
Un sens de la narration qui t'entraîne, sans un mot, des images qui t'essoufflent, sans esbroufe, une histoire simple qui parle ou parlera à tout le monde.

Je m'arrête tout de suite car je ne veux pas te tromper sur la marchandise. C'est pas le genre de la maison.
Je ne vais pas faire l'éloge d'un film, pourtant merveilleux, qui a reçu davantage de louanges que le petit Jésus.
Tresser des colliers de fleurs, enrubanner le chaland avec de jolis mots, faire le bonimenteur et t'en mettre plein la vue, je ne sais pas faire quand je lévite.
Alors j'évite.

Il y a des films qui te remettent les pieds sur terre et d'autres qui te font flotter, te parlent plus que d'autres, comme un miroir où tu crois voir un reflet familier, une étincelle. Mais là, le mec, il a fait ça il y a presque cent ans. On parle de quoi dans ce cas ? D'universalité ? Je ne sais pas. Je ne suis pas paysan, je n'ai pas essayé de noyer ma femme. Et pourtant, on touche à un terrain connu. Enterré, mais connu.

Et la question qui taraude : «Est-ce possible de faire un film qui parle de toi avant même que tu naisses ?»

Donc.

Une brune qui fume des brunes.
Un cochon noir qui boit du vin et qui finit rond comme une queue de pelle.
Un homme qui perd le fil à cause d'une étoile filante, un chien qui nage mieux que Tarzan.
Et une bouée de fortune.

Et le jour qui se lève. Parce que le jour se lève toujours.

Et puis comme le dit l'ami Tété dans sa chanson : « Il serait vain, tout le dit, d'en vanter la poésie ».

Alors pourquoi tu jactes tu me diras ?

Comme ça. C'était juste pour dire.
DjeeVanCleef
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le 24 janv. 2014

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DjeeVanCleef

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