Le sujet du film est sympa, et bien joué par Paul Meurisse (le père) et Bernard Menez (le fils). Sujet-thème d'ailleurs repris en 1981 pour le sketche n°4 du film "Celles qu'on n'a pas eues" réalisé par Pascal Thomas : "Monsieur Loubignac marie son fils" (en moins réussi, malgré la présence de M. Galabru ; c'est en revanche le sketche n° 3, avec là aussi Bernard Menez, qui est plus drôle).
Le début est prometteur, avec une bonne intro et une collision marrante. Il y a le gros clin d'oeil au film "Le Grand Restaurant" (1967) avec la présence de Maurice Risch, qui jouait déjà les serveurs lourdauds, et une séquence qui aura sans doute inspiré celle du steak flambé par T. Lhermitte dans "Les Rois du Gag" (1985).
Dommage que la réalisation soit un peu molle, et le comique de situation pas assez ou alors mal exploité, avec quelques lenteurs (cela dit, pas désagréables pour avoir le temps par exemple, d'admirer le bustier en broderie anglaise porté par le personnage de Gisèle, mignonnette, mais alors cette coiffure de mamie...). Michel Robin aussi en fait un peu trop dans le gnan-gnan guimauve (je le préfère dans "L'Invitation" (1973).
On peut s'interroger sur ce que devient Valentin après le ratage du premier train, et sur sa cruelle absence au train suivant : une disparition totale de l'écran pendant ce qui semble un bon quart d'heure, un peu trop en déséquilibre avec le temps passé en compagnie du tandem Julien / Gisèle. Il eût fallu voir au moins une autre petite séquence marrante de Valentin chez môman, ou autre, histoire de faire contrepoids.
La fin arrive un peu trop brusquement pour être pleinement savoureuse. L'ensemble laisse un sentiment de frustration, dommage car il y avait là un bon potentiel, entre deux petits bateaux plantés dans les décors.