Un des huit films réalisés par Roger Corman dans le cadre de son cycle Edgar Allan Poe. Pour l'occasion, nous retrouvons son équipe habituelle, avec Richard Matheson au scénario et Vincent Price dans le rôle titre. Enfin les rôles titres. En effet, la particularité de ce métrage, c'est de proposer non pas une mais trois histoires inspirées des travaux de l'auteur : Morella, The Black Cat, et The Facts in the Case of M. Valdemar.


Morella est la plus classique : Vincent Price incarne le dernier représentant d'une lignée aristocratique en bout de course, obsédé par la mort de sa femme dont il a conservé le cadavre dans sa chambre. Il est sorti de son deuil par sa fille, qu'il n'a plus vu depuis 26 ans et qu'il tient pour responsable de la perte de son aimée. Le segment est clairement dans la lignée de House of Usher, surprend peu mais n'en demeure pas moins touchant et effrayant à la fois. Une bonne mise-en-bouche.


The Black Cat joue sur un registre différent, qui sera d'ailleurs repris pour d'autres métrages du cycle par la suite. Nous restons dans l'horreur gothique, mais avec une composante humoristique et rocambolesque plus marquée. Cette fois, Vincent Price ne monopolise pas le devant de la scène, et interprète un œnologue jovial, raffiné, presque pédant. Le temps du segment, il cède sa place à un Peter Lorre bouffi, truculent, en prise avec son alcoolisme et la haine qu'il porte au chat noir de sa femme. Je n'en dirai pas plus. L'ambiance change, du moins en surface puisque nous restons dans un récit macabre. Mais le mélange fonctionne, en particulier grâce à un Peter Lorre magistral.


The Facts in the Case of M. Valdemar, enfin, redonne le premier rôle à Vincent Price, ici aristocrate (sic) atteint d'une maladie incurable, recourant aux services d'un hypnotiseur pour soulager ses douleurs. Ce-dernier ne demande qu'une seule chose en échange de ses services : l'hypnotiser au moment de sa mort, pour voir combien de temps il peut repousser l'échéance fatale. Vous l'aurez compris, retour aux classiques, mais avec un propos surprenant et bien angoissant comme il faut.


Tales of Terror n'est pas le meilleur métrage du cycle, mais en résume bien les spécificités et ses futurs pistes de réflexion. Le segment central est le plus mémorable, en raison de la confrontation entre Peter Lorre et Vincent Price et de son ton décalé. Pour commencer, je recommande plutôt The Haunted Palace, le plus glaçant que j'ai pu voir à ce jour, mais celui-ci constitue aussi une bonne porte d'entrée.

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le 10 avr. 2015

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Ninesisters

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