Film choc à sa sortie, transgressif, à mi chemin entre la pornographie et l'érotisme, incompris par beaucoup de gens, " L'empire des sens " de Oshima a tout de la charge au vitriol contre le patriarcat nauséabond, le pouvoir de l'homme, un propriétaire d'une auberge, sur sa prochaine, ou comment une geisha, une fidèle, hypersensible dans ce monde d'hommes et de femmes soumises ou aliénés à la sexualisation continuelle, et leurs conséquences dans l'absolu perte de contrôle de leurs sens, nous spectateurs, voyons se débattre, amour enfoui, perversité débridée, dans un formalisme séduisant, torturant, délicieux, à l'image de ce huis clos qui est à l'image de la perte de contrôle de ce binôme d'amants, où cette jeune femme va lentement, mais violemment s'aliéné à sa condition d'esclave sexuelle, pour lentement dériver vers une obsession, un amour charnel, qui va l'emanciper vers la pleine maîtrise de l'abolition, du crime passionnel, du féminisme si rare comme un point final, dans cette lente et longue agonie de cette symphonie du massacre final, pour mettre à terme de ses propres mains à ce qui la ronge, la passionne et la torture, ainsi que cet enclos social, où l'ambiguïté final, allongée parmis les pierres, le silence, l'absence de gens, l'enfance à son chevet dans sa nudité existentielle, elle mettra un point final à cette longue et tortueuse symphonie de la même manière où elle a été entraînée crûment, et nous aussi, dans cette spirale nauséabonde, patriarcale et provocatrice.
Un chef d'oeuvre de liberté, de féminisme débridée avant l'heure.
Un must du cinéma provocateur des années 1970.