Adapté de « Justine », le film traite avant tout la pensée du Marquis de Sade et ne se complaît pas dans les sévices infligés à la pauvre jeune fille. Il en résulte une construction atypique pour un pinku. La 1ère demi-heure n’a pas de « scène de cul » mais est entièrement théâtralisée toute en clair-obscur à la lumière des bougies pour installer le climat malsain et faire poindre la nouveauté apportée par le scénario de Tatsumi Kumashiro, la folie de la femme de l’aubergiste. Après, on déroule viol, violence, petit fouet donné et reçu, sodomie, meurtres, nécrophilie, orgie, le tout avec force de justifications philosophiques. Visiblement, Tatsumi Kumashiro a lu Sade et l’a compris. Je conseillerai même de regarder ce film pour éviter d’avoir à lire les 325 pages de cette Justine, car en 65mn, il fait le tour de la vision sadienne. Il l’analyse et la commente également par sa mise en scène. Il apporte la lumière adéquate tout en obscurité, un rythme théâtral très découpé en scènes, chacune portant un élément de l’univers de Sade. L’acteur Hatsuo Yamaya incarne superbement l’archétype du débauché criminel assumé et Rie Nakagawa (Osen la maudite, Les amants mouillés, Office Lady Diary 1 et 2, Beads from a Petal) épouse complice du vice de son mari sombrant vers la folie par le plaisir ou comme échappatoire. Seule Hiroko Isayama « Justine-Sachiko » (Sayuri strip-teaseuse, Le doux parfum d’Eros, Girl boss: Les étudiantes en cavale, Le vaurien: la guerre des territoires, Under the Cherry Blossoms) est un peu juste pour incarner la vertu inébranlable et constamment ravagée.
Woods Are Wet: Woman Hell est un film plus intellectuel qu’il en a l’air et pourrait déconcerter ou surprendre les spectateurs des pinkus classiques. Il mérite en tous cas le détour, tant la lecture de Sade par Tatsumi Kumashiro est intéressante.

TeryA
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le 23 juin 2021

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