Je ne sais pas si Françoise Arnoul, dès son premier film, a été consacrée vedette mais il est certain que sa beauté juvénile rayonne dans le médiocre film de Willy Rozier. Celui-ci la filme avec une gourmandise de coquin (jusqu'à la déshabiller), comme il le fera trois ans plus tard avec Brigitte Bardot dans "Manina, fille sans voile", autre tournage avec vaisseau englouti. "L' épave" n'existe que par la photogénie et la sensualité de la jeune actrice. Ce qui est à mettre au crédit du réalisateur.
L'autre centre d'intérêt de Rozier est la plongée sous-marine ; c'est pourquoi le rôle masculin est confié à un séducteur scaphandrier (le très méconnu André le Gall), à l'origine des incidents de ce mélodrame sentimental commun, très artificiel sur le fond, et mal bricolé sur la forme (en particulier un montage et des ellipses temporelles assez approximatifs)
La jeune Perrucha voudrait être chanteuse, et aussi s'épargner les assauts lubriques des hommes. Sa rencontre avec Mario le plongeur ouvre la voie à une liaison passionnelle dépourvue d'authenticité parce que les personnages sont futiles et théoriques. Et on comprend assez vite que l'épave en question n'est pas que sous-marine. A ce sujet, le film n'est absolument pas un film d'aventures, maritimes ou pas. Avec quelques extérieurs dans la rade de Toulon, il s'agit juste d'un mélo grossièrement écrit, avec sentiments élémentaires. Le dénouement est à l'avenant, vite expédié et excessif.