Dans le lot des nombreuses productions de la première moitié des années 1970, voilà un polar de blaxploitation qui se tient plutôt bien sur ses deux jambes. Réalisée par le vétéran et touche-à-tout Gordon Douglas, cette suite de Massacre propose un récit fluide et de nombreuses d’action franchement efficaces. Souvent décrié pour ses séquences approximatives, le cinéma de blaxploitation trouve là un bon exemple du polar d’action typique des années 1970 plutôt bien troussé et soigné. Jim Brown, en premier rôle, impose son physique tandis que Don Stroud en méchant de service suscite un certain effroi. Soit un bon équilibre pour porter un récit de vengeance, certes excessivement classique, mais nerveux et habile.
La mise en bouche laisse cependant craindre le pire. On entre, in medias res, dans le cœur du sujet, ce qui est toujours bon signe, mais avec une certaine maladresse dans les prises de vue et la façon d’amener le sujet. Alors qu’ils passent un moment dans la campagne, Slaughter et ses amis sont mitraillés par un avion commandité par le chef du syndicat du crime. Pas de bol, celui-ci tue certains de ses compagnons mais rate la cible principale. Evidemment ivre de vengeance, Slaughter repart en guerre. Le prétexte est mince, le projet limité, mais une fois lancé, l’ensemble est porté par des péripéties rythmées qui vont conduire le récit dans la bonne direction. Personnages secondaires multiples et intéressants, rebondissements malins, fusillades bien orchestrées, le résultat joue la carte de l’efficacité avec une véritable aisance.
Porté par une musique signée James Brown un peu rengaine mais agréable, le film fait partie des bonnes pioches du genre. C’est de la pure série B, soignée, généreuse et endiablée qui assure un divertissement, certes lambda, mais qui atteint sa cible. Le titre français, quant à lui, aurait gagné à se calquer sur le titre original, mais ça, c'est une autre histoire.
6,5