L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet par Benjicoq

Jean Pierre Jeunet est de retour, et ça fait plaisir ! On oublie l'infâme Mic Macs à Tire-Larigot, et on profite de sa mini traversée du désert pour revenir aux fondamentaux. Et des filtres jaunes il y en aura quelques uns, mais : ils seront beaux, et ils ne sont pas l'unique choix de mise en scène de Jeunet ^^. Se contenter de faire de jolis films, à défaut de ne plus faire des grands, c'est déjà pas mal.
Le film est comme un de ces beaux livres d'histoires en pop-up qui rythment son déroulement. Sauf que finalement, le film a l'air d'un road-movie initiatique avec des rencontres pittoresques le long du parcours, mais pas tellement. On s'intéresse plus au petit T.S et sa famille qu'au voyage qu'il fait. Certes il fait la connaissance de quelques gens , comme Dominique Pinon (forcément !), mais c'est surtout la cellule familiale, avec père mutique , mère absente, et surtout le frère , mort l'année d'avant qui comme une présence qui pèse sur tout le film, l'air de rien. Tout ça est assez téléphoné, mais parce que les interprètes sont bons, beaux, gracieux, ça passe tout à fait. Surtout Helena Bonham Carter, miraculeuse, et le petit qui réussit à ne pas être un infâme gamin
de cinéma qu'on déteste au bout de trois répliques. Seulement, dommage, un dernier acte assez raté vient gâcher le film, l'espèce de critique des enfants stars et des médias complètement à coté de la plaque et avec franchement peu en commun avec le reste du film. Il y a aussi quelques automatismes un peu fatigants chez Jeunet (le cucutisme exacerbé, la tentation de traiter un peu tout en mode chromo - le film y échappe quand même en grande partie, on a enfin un univers équilibré entre la réalité et les délires rétro - de la poésie de bazar , un fétichisme pour les objets et la brocante...) Mais le fait de filmer l'Amérique rurale a quand même permis à Jeunet , volontairement ou non, de changer un peu de façon de faire. Les plaines , les montagnes du Montana , les granges rouges, entre naturalisme et stylisation , sublimes, les paysages ferroviaires , il renouvelle pas mal sa grammaire visuelle l'air de rien. Un léger frisson de Wes Anderson parcourt le film par moments. La photo est superbe au passage !
Benjicoq
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le 16 oct. 2013

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