le 27 juil. 2020
Critique de L'Heure de l'ours par anakine31
Un court métrage au style original. Utiliser la danse en animation comme moyen d’expression est vraiment un choix intéressant qui permet aux spectateurs d’en proposer leur propre vision.
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Il arrive que les courts métrages ne nous ont pas foncièrement marqué la première fois qu'on les découvre. Que ce soit des projets assez académiques qui n'ont pas assez de caractères pour qu'on en retienne quoi que ce soit (même si je les ais plutôt bien appréciés, c'est le cas de Forgot your password, de My name is Edgar and I have a cow, ou de Mon petit chevreau), ou des ratés qu'on préfère oublier plus qu'autre chose (Sweet Cocoon, My Generation, Misérable Miracleou même Lost & Found), on a parfois des courts métrages (voire des longs) qu'on revoit afin de redonner une seconde chance, qu'on redécouvre en espérant qu'on ait forgé assez d'outil de compréhension pour mieux apprécier ce qui nous est passé au dessus de nous la première fois. Ça a été personnellement mon cas avec L'Heure de l'ours d'Agnès Patron, que j'avais vu une première fois avant son sacre aux Césars 2021 et qui m'avait pas entièrement convaincu. Un peu comme Été 96, qui lui aussi a remporté le césars du meilleur court métrage d'animation, le court métrage d'Agnès Patron ne m'a pas paru transcendantale malgré de très belles idées visuelles. A l'approche de la sortie prochaine d'Une Fugue, projeté en séance spéciale à la Semaine de la critique 2025, l'occasion était trop belle pour redonner une chance au film, dans l'espoir de mieux apprécier le film cinq ans après.
Il est vrai que des choix artistiques me paraissent plus évident aujourd'hui que lors de mon premier visionnage. On a tout un travail assez soigné et très naturaliste au niveau du son et de la captation sonore avec cette volonté de retranscrire les textures et la nature environnante par le son et une amplification du rapport à la matière. Chaque contact physique entre le corps et le monde sont comme démultiplié, voire même exagéré qu'on retrouverait dans des films de body horror comme The Substance ou même Grave. Le tout est accentué par la fausse simplicité des dessins sur fond noir qui, en l'absence de formes trop réalistes, met d'avantage en avant le réalisme sonore qui conditionne toute la vraisemblance globale dans un récit qui joue avec les limites de la vraisemblances. A la fois on a une représentation très abstraite du monde et des sentiments, avec les sentiments qui vont prendre forme autour de transformation des corps ou même des incarnations avec l'arrivée des ours, mais aussi parfois dans une lecture plus indirecte et métaphoriques avec cette scène où la curiosité parfois intrusive de l'enfant vient à se confronter au monde des adultes dans des moments trop intimes pour son âge. Malheureusement, je suis obligé que ce second visionnage n'a pas été grandiose, loin de là, et qu'il a même conforté mon premier ressenti.
On est perdu face à un récit chaotique où l'on veut nous proposer beaucoup d'idées sans jamais vraiment raconter grand chose. Si l'on comprend que l'ours est une métaphore de l'adolescence (ou du moins d'un caractère rebelle en quête de liberté), on est perdu face à des tableaux et des séquences, notamment lors d'une insurrection d'enfants dans un village, qu'on dirait tout droit sorti d'un autre récit tant le lien avec le personnage principal est lointain. A travers des scènes inutilement longues et avare en propos, on a presque l'impression d'un film fait avant tout autour d'un style graphique ou d'un dessin plus qu'un récit à proprement parlé. Pourtant, on n'est jamais invité à voyager et explorer d'avantage l'univers du film qui se limite à l'avant d'une maison de campagne, 100m de route en forêt et une vue sur un village au loin. Outre les ours, dont l'apparition est très limitée, le fantastique est pratiquement absent face à ce récit initiatico-dramatique qui peine à nous investir, en plus d'accumuler les longueurs. Le temps nous parait infiniment long tant les idées de réalisation n'arrivent pas à trouver un sens autour d'un récit bien construit et cohérent. Tout peut être résumé à travers les choix musicaux qui confirment ce côté brouillon et démonstratif de l'ensemble, ne collant ni à l'action ni à la dramaturgie, et ne faisant que renforcer ce sentiment d'oppression et de gêne globale. Le film reste assez soigné pour ne pas être totalement inintéressant, mais laisse trop perplexe quant à notre intérêt à l'avoir regardé.
8,25/20
N’hésitez pas à partager votre avis et le défendre, qu'il soit objectif ou non. De mon côté, je le respecterai s'il est en désaccord avec le mien, mais je le respecterai encore plus si vous, de votre côté, vous respectez mon avis.
Créée
le 5 juin 2025
Critique lue 15 fois
le 27 juil. 2020
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