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Ce qui fait de temps à autres le sel de ce type de productions, c’est la composition un peu folle de leur casting. Celui-ci est un cas d’école. Après avoir utilisé dans son précédent polar Kirk Douglas comme tête d’affiche, Michele Lupo embauche Lee Van Cleef, histoire de le sortir de ses rôles dans le western, lui adjoint comme complice Tony Lo Bianco (connu pour ses récents succès comme French connection et Les Tueurs de la lune de miel) et comme antagoniste principal notre Jean Rochefort national. Un rôle, pour le coup, dans lequel on ne l’attend pas et où il fait presque illusion sans être totalement convaincant non plus. Si on ajoute la présence, certes très fugace mais entièrement nue, d’Edwige Fenech, et de plusieurs autres gueules habituées du genre, on a toutes les raisons d’être plutôt indulgent sur la minceur de l’ensemble.


L’histoire ne pousse pas très loin : un caïd de la pègre veut prendre le contrôle de Gênes et marche violemment sur les plates-bandes de Frank Diomede, alias Lee Van Cleef, qui revient des États-Unis où il s’était exilé pour régler les choses à sa façon. Rien de nouveau sous le soleil du polar italien mais l’ensemble est exécuté avec suffisamment d’efficacité pour se suivre très plaisamment. Contrairement à Un Homme à respecter, Michele Lupo adopte ici un ton plus léger, se servant de la figure du petit Napolitain qui se rêve le roi des malfrats pour jouer la carte du second degré. Ce n’est jamais grotesque et ça passe plutôt crème, le mérite en revenant à Tony Lo Bianco qui, même s’il en fait des caisses, parvient à ne jamais sombrer dans la pantalonnade. L’exercice était casse-gueule mais la pirouette est maîtrisée.


Des péripéties attendues mais plutôt bien ficelées avec ce qu’il faut comme bagarres au poing, fusillades et courses-poursuites (dont celle entre un camion et les polices françaises bien orchestrée par l’ami Rémy Julienne) agrémentent l'ensemble. Lee Van Cleef, avec sa bonne trogne de mec qu’il ne faut pas emmerder mais qui sait être un allié de poids, se balade avec efficacité tout au long de ce petit polar d’action, certes pas mémorable, mais très agréable à suivre. Du divertissement qui s’assume et qui fait le job.


Play-It-Again-Seb
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PIAS

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