Voici un objet filmique de 1933 que je voulais observer depuis bien longtemps, réalisé par le même James Whale du Frankenstein de 1931.

Sur la forme je n'ai pas de reproches à dire. Le gimmick de l'invisibilité fonctionne et cette prouesse a du faire son effet auprès du public de l'époque. Le rythme est enlevé et le montage percutant donc on ne s'ennuie guère pendant les 70 minutes que durent le film.

J'ai quelques réserves sur l'intrigue elle-même car il me semble que le film évacue trop rapidement l'exercise éthique posé par l'invisibilité du personnage principal.

Ce dernier, apprenti chimiste, a donc expérimenté avec une substance qui a comme effet premier de rendre invisible, mais comme effet secondaire de rendre fou. Ce fait est posé assez rapidement par son mentor et fortuit père benêt d'une jeune femme amoureuse éperdue et un peu cruche de notre chimiste invisible.

Le propos du film se résume donc quasiment à la décompensation psychotique de l'homme invisible. La police est la seule force représentée pour combattre ce mal, et elle s'y prend d'ailleurs fort mal jusqu'au dénouement.

On pourrait donc regretter que l'homme invisible soit si tôt dépouillé de son libre arbitre et qu'il ne puisse servir à sonder plus profondément les zones d'ombres de l'humanité.

initialesBB
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films des années 1930

Créée

le 9 mars 2023

Critique lue 12 fois

1 j'aime

initialesBB

Écrit par

Critique lue 12 fois

1

D'autres avis sur L'Homme invisible

L'Homme invisible
DjeeVanCleef
8

Whale of Fame.

James Whale, son exubérance et malgré ça, son souci du détail. Son amour immodéré pour les seconds rôles truculents (la patronne de la taverne et sa bruyante hystérie), pour les décors qui posent...

le 24 juil. 2013

45 j'aime

7

L'Homme invisible
Docteur_Jivago
8

L'homme sans ombre

Qui est donc cet inconnu qui débarque dans une auberge de la campagne anglaise sous la neige ? C'est ce que se posent tous ceux qui le voient, intrigué par son chapeau, ses lunettes, ses gants, ses...

le 19 oct. 2014

32 j'aime

8

L'Homme invisible
Ugly
7

Merveilleuse illusion

L'argument du roman de H.G. Wells était un sujet en or pour le cinéma, il était donc tout désigné pour le studio Universal qui s'était spécialisé dans les films fantastiques au début du parlant avec...

Par

le 26 août 2018

29 j'aime

12

Du même critique

The Fabelmans
initialesBB
9

L'amour-cinéma

Dès l'ouverture du film le ton est donné et on reconnais la sagesse de Spielberg pour se mettre à la hauteur de son personnage principal, qui n'est autre que lui-même enfant. La caméra traîne...

le 3 nov. 2023

3 j'aime

La Prisonnière du désert
initialesBB
7

Critique de La Prisonnière du désert par initialesBB

Un film considéré comme essentiel au panthéon du western. Sujet un peu délicat à priori, avec un John Wayne assez détestable d'entrée de jeu. Cependant on peut aisément se laisser embarquer dans...

le 28 févr. 2023

3 j'aime

Last Days
initialesBB
8

Critique de Last Days par initialesBB

Un film-ovni, d'un rythme très particulier qui demande un certain abandon en tant que spectateur. La patience est toute fois récompensée pour cette exploration du monde intérieur d'un génie musical à...

le 28 févr. 2023

2 j'aime