L'Homme qui en savait trop par ngc111

Prenant place dans un cadre différent des Hitchcock précédents, L'Homme qui en savait trop démarre pourtant de façon classique ; on y retrouve un acteur habituel (James Stewart), la semence d'une intrigue policière où le doute et le complot figurent en bonne place et un rythme savamment distillé qui fait monter doucement la pression.

Pourtant on le disait l'exotisme est là pour nous déloger de notre confort un tant soit peu routinier dans l'univers "hitchcockien" ; mais rien n'y fait, on est en terrain conquis. Et il faut avouer que contrairement aux œuvres précédentes, la lassitude commence à poindre, la faute à des séquences moins captivantes (même si les scènes de chant et du dîner au restaurant élèvent le niveau) et surtout à des personnages moins intéressants. Ceux de ce film sont en effets moins complexes, comportent moins de nuances, et affichent une uniformité qui empêchent de s'attacher à eux et à leur sort.
En témoigne l'enfant kidnappé dont le rôle n'a aucune espèce d'importance, aucune utilité et dont on finirait presque par oublier l'existence s'il n'y avait quelques rappels, dans la chapelle et à la fin dans l'ambassade. Il en est de même pour les autres à des degrés moindres, divers et variés.

Il en ressort un film efficace dans le traitement de son intrigue mais sans génie dans celui de ses personnages. Un Hitchcock pas aussi génial que les autres en somme.