Je ne souhaite pas faire une critique ni une analyse poussée, je ne pense pas en être le plus légitime et les qualités de ce film sont évidentes (musique, couleurs, cadrage...), mais plutôt partager une réflexion qui me taraude. Je souligne que je n'ai pas vu l'original.

J'ai rarement connu un titre aussi inadéquate, car l'homme susnommé n'en sait vraiment pas des masses ! En effet difficile de savoir qui est le véritable protagoniste, James Stewart ou Doris Day ? Tout d'abord le jeu de Stewart, dégingandé et gauche, interpretant à la perfection le naïf au grand coeur, limite un peu niais. En exemple cette ligne de dialogue ridicule de fin de film "Ce type qui a été blessé, c'est le premier ministre ? ".

Mais je voulais surtout parler du rôle de sa femme, présentée comme l'acolyte du héros mais qui selon moi est bien plus importante.

On connait les relations compliquées qu'avait M. Hitchcock avec ses actrices et j'imagine bien qu'en 1956 il n'était pas conventionnel d'afficher une héroïne dans un polar populaire, mais l'on ne peut que constater l'importance de chacune des décisions prises par le personnage de Mme McKenna, je propose de les énumérer en vrac.

C'est elle qui se méfie de M. Bernard qui pose tant de questions mais ne réponds à aucune.

C'est elle qui remarque les regards insistants (et grossiers) du couple Drayton.

C'est elle qui découvre très justement ce que signifie Ambrose Chapel.

C'est elle qui est connue et reconnue comme une personnalité publique, uniquement par son nom de jeune fille.

C'est elle la première sur place au Albert Hall et qui sauve le ministre par son cri.

C'est elle qui chante à la fin pour repérer son fils, soulignant par la même leur belle relation.

On pourrait aussi souligner que c'est Mme Drayton qui réagit à la décision de tuer l'enfant et qui s'y oppose. Bref les hommes sont souvent à côté de la plaque et c'est elles qui voient juste.

Je ne suis pas particulièrement féministe mais je trouve que ce film l'est un peu, voulu ou non.

Donc dans un souci de réhabilitation et de justice, et comme il est de coutume de réécrire l'histoire à notre guise (Roald Dahl, Agatha Christie...), je propose de renommer le titre de ce long métrage et de l'appeler "La femme qui en savait beaucoup, n'en déplaise à certain".

Kat-one
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le 17 janv. 2024

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