Deux ans après le succès d'Easy Rider , Universal Picture entreprend entreprend de financer cinq films " semi-indépendants ", censés donner plus de liberté aux réalisateurs . Peter Fonda , tout juste auréolé du film de et avec Dennis Hooper (1969) , saisi l'occasion à son tour de réalisé son premier film . The Hired Hand , voit dans ce premier long métrage un moyen de casser l’image de Peter Fonda dont il est affublé. Cet autre "Road Movie" voit les chevaux se substituent aux motos , le calme vient remplacer la fureur et l’histoire se déroulant aux origines de la nation : c’est un western . On est bien loin de la culture hippie d’une Amérique changeante . Dans ce western loin des conventions , il y a une réflexion sur la fragilité d'un couple et aussi sur les exigences de l'amitié . Au fond , l'histoire n'a guère d'importance .. On est plutôt admiratif de la beauté visuelle et à la fois poétique avec de l'onirisme . Et la musique du folk multi-instrumentiste Bruce Langhorne prend ainsi bien ses allures introspectives. Ne vous attardez pas à cette histoire des ces trois cowboys dont deux vieux briscards accompagnés d’un plus jeune (Robert Pratt) , ou Harry Collings (Peter Fonda) se voit lassé de cette existence nomade , souhaitant abandonner la marche vers l’ouest, pour retrouver son épouse (Verna Bloom), qu’il a quitté sept ans auparavant et qui venait de mettre leur enfant au monde . Et même la mort du cadet , assassiné lors d'une traversée d'un village , n'y changera rien en la volonté d' Harry , Arch Harris (Warren Oates) le deuxième des trois cow-boy est poussé à voyager au côté de Harry . Ce jeune homme est donc tué par un personnage nommé McVey (Severn Darden) car celui-ci prétend que le jeune homme avait agressé son épouse . Fumisterie que cela , et les deux hommes se vengent en blessant McVey et l'un de ses acolytes . dans cette séquence , ne vous attendez pas à voir une scène à la "Gunfight at O.K. Corral" , voire du "Tombstone" ou encore à du "Wyatt Earp" et pas plus que qu'à du "My Darling Clémentine" (bon oui j'avoue , je l'ai fait exprès ces quatre point communs) ... Pour Arch , comme c'est le cas d'Harry (et on le verra à la toute dernière séquence dans un gunfight car oui le McVey en question ne compte pas en rester là -, et là encore je préviens c'est du rapidos et même pas terrible,-) , si il y a quelque chose de sacré dans ce monde pour ses trois hommes (voire deux) ... c'est l'amitié . Oui donc ne vous attardez pas à cette histoire , juste de contempler la beauté de ces paysages filmés que nous propose son metteur en scène ... Je rajouterai même que le côté visuel The Hired Hand est le contre " Les Quatre de L'apocalypse" de Lucio Fulci . Dans l'œuvre de 1975 , tout y est de nature excessive, entre des plaines désertiques desséchées par le soleil, pluies torrentielles et neiges brûlant les chaires., alors que dans celle de Fonda , l'ouverture se fait sur une rivière , et un attachement à l'équipe du réalisateur à faire vivre un ranch (construction des locaux, plantation d’arbres, implantation d’animaux) ... Bref " Les Quatre de L'apocalypse" c'est un visuel d'enfer , tandis que "The Hired Hand" est lui paradisiaque . Mais , n'oublions pas que ces deux films ont des longueurs . Pour la petite histoire , cet anti-western se verra retiré de l’affiche au bout d’une semaine d’exploitation pire ,Universal Picture le reniera. L'échec était trop cuisant . La chaine de télévision NBC en diffusa une version tronquée puis le film tomba dans les oubliettes . Mais visiblement pas pour Clint Eastwood puis que Pale Rider et Impitoyable, témoignent de l’influence de L’Homme sans frontières. Et Pan ... Peter .