Restons lucides, ce film est à la limite du regardable. Probablement remplacé par un homonyme sournois, Richard Thorpe n'essaie même pas de faire le minimum syndical pour essayer de raconter son histoire... enfin, histoire, si j'ose dire, moi personnellement, je ne saurais aller aussi loin que le chaton et vous expliquer de quoi ça parle...

Elvis Presley acteur est une hérésie incompréhensible. Absolument incapable de prononcer une syllabe de façon crédible, il se ridiculise d'autant plus au pays où les acteurs-nés sont légion et où le naturel règne en maître derrière un métier de tous les instants. Pour l'accompagner sans trop l'humilier, il fallait donc chercher ailleurs, en Suisse pour être précis, et voilà comment on se retrouve avec l'excessivement fadasse Ursula Andress comme contrepoint obligé... Il y a une brune aussi, je crois, Mexique oblige, mais ce n'est pas non plus très crédible.

Ce qu'il y a c'est que malgré sa gangrène, la maîtresse de maison est toujours aussi parfaite et puis, retrouver Pruneau et Scritch dans le rôle de Tom Cruise comme préparateurs de cocktails, ça vaut son pesant d'or. Le reste est probablement le fruit de spiritueux divers et variés qui permettent de patienter pendant le semblant de remplissage entre les numéros musicaux.

Ah oui, parce que sinon, ils ont beau être introduits absolument n'importe comment, c'est tout de même la seule raison de regarder cet immense naveton, les numéros musicaux... Et là, la voix ridicule d'Elvis acteur se transforme, son incapacité à bouger normalement son corps aussi et ça devient presque chouette. Bossa Nova Baby, Guadalajara, Vino, dinero y amor, El Toro, Marguerita, You can't say no in Acapulco, et la chanson titre... énorme....
Enfin, pour les amateurs du King, bien sûr, les autres ne feront que souffrir davantage...

Mais bon, après tout, c’était un peu le concept, la procédure habituelle, produire de gigantesques vidéo-clips pour chaque album et s’offrir ainsi des tournées mondiales promotionnelles sans sortir de son canapé… Si Elvis a vraiment cru faire du cinéma à l’époque, c’est que dans sa tête, il était parti loin, très loin… D’ailleurs, ça sent un peu le sapin déjà, bientôt arriveront les Beatles, le beurre de cacahuète et l’obésité, son contrat de cinéma ne sera pas renouvelé en 1969 et la fin de carrière tiendra plus du freak-show qu’autre chose… Du coup, j’ai un petit pincement au cœur lorsque que j’entends la voix veloutée me dire : « This is no time for siesta, this is time for fun »…
Torpenn
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le 24 oct. 2012

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Torpenn

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