Après les énormes succès populaires de L'Aventure du Poséidon (1972) et La Tour infernale (1974), Irwin Allen coiffe la casquette de réalisateur, en plus de celle de producteur, de ce nouveau film catastrophe. L'idée de départ est valable : un gigantesque essaim d'abeilles particulièrement résistantes et agressives sème la panique dans un coin du Texas. Le personnel d'une base militaire est le premier à y passer, puis quelques individus isolés, jusqu'à ce que les abeilles s'en prennent à la petite ville de Marysville, en pleine fête des fleurs.


Le film tient à peu près la route pendant une heure et demie (je ne m'épargne rien, j'ai vu la version longue de 2 h 35) malgré les premières invraisemblances du scénario. On a droit néanmoins à des discussions parfois sensées entre Michael Caine, le scientifique à la tête des opérations, et Richard Widmark, vieux militaire coriace : « N'allez pas balancer des pesticides sur ces bestioles, ça éliminerait tous les autres insectes, ça empoisonnerait les sols et ça mettrait en danger des milliers d'être humains » ; « les abeilles sont essentielles à la survie de l'homme, elles pollinisent les récoltes ». Pendant ce temps le compte des victimes augmente, après quelques soldats à la base on passe tout de suite à plusieurs centaines dans le village, dont pas mal d'enfants... L'urgence se fait ressentir quand Katherine Ross, la doctoresse, voit ceux qui ont été piqués au début claquer les uns après les autres dans leur lit d'hôpital. Les entomologistes de niveau mondial que sont Richard Chamberlain et Henry Fonda galèrent : les gélules empoisonnées du premier sont inefficaces, l'antidote du second pas assez puissant.


Et puis, à une heure de la fin, le film vire au grand n'importe-quoi. Les abeilles s'en prennent à un train qui déraille et explose : adieu Olivia de Havilland, Fred MacMurray et Ben Johnson, citoyens de Marysville dont la sous-intrigue n'a strictement aucun intérêt. Après vient le tour d'une centrale nucléaire (30 000 morts dans une belle explosion de maquette), puis carrément de la ville de Houston, évacuée et livrée aux flammes. Les décisions aberrantes s'enchaînent, et tout le monde finit par crever ! Sauf notre héros, qui plus malin que tout le monde a fini par comprendre que pour éliminer la menace, il faut que l'abeille coule...


Ce qui aurait pu donner un thriller / film catastrophe / film de bête potable vire donc au gros navet débile et mal fait dans sa dernière heure. Et ce ne sont pas les performances de l'aréopage de stars, venus prendre leur chèque-cadeau mais visiblement assez embêtés d'avoir à passer devant la caméra, qui relèvent le niveau. Bref, pas grand-chose de bon à butiner ici...

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le 26 janv. 2020

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The Maz

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