Pour son deuxième long métrage, Nadav Lapid a décidé de s'attaquer à la place de la culture en Israel en particulier à celle de la poésie, et cela au travers de la relation entre une institutrice Nira et son élève Yoav. L'histoire qui débute comme un feel good movie, une maîtresse d'école qui décèle un talent de poète chez son jeune élève, tourne très vite à une critique de la société actuelle israélienne où "tout n'est une question de gain et de logique économique" partage le réalisateur. Où la beauté pour la beauté n'y a plus sa place.

C'est cette situation qui révolte Nira qui est bien décidée à ne pas laisser périr les poèmes de Yoav. La maîtresse est déterminée à le prendre sous son aile et à l'aider à développer son talent de poète. Elle veut que cet enfant qu'elle considère comme un prodige soit reconnu par tous. Détermination qui se transformera en obsession. Au fil des scènes, l'actrice Sarit Larry qui incarne Nira est extraordinaire, elle plonge le spectateur dans une situation de gêne et de mal-être. Figure rassurante au début du film, son comportement avec Yoav et dans ses relations aux autres, inquiète le spectateur au point que le sentiment de confiance fini par laisser la place à la peur. Pour son premier film et malgré son jeune âge (5 ans), Avi Shnaidman qui tient le rôle de Yoav, réussit une belle interprétation. Il donne au personnage une complexité, on ne sait jamais ce qu'il pense, ce qu'il va répondre ou comment il va réagir. Il a toute l'innocence de l'enfance, ce qui est parfois troublant.

Pour la petite info, les poèmes qu'il récite pendant le film sont en fait les poèmes que le réalisateur avait lui-même écrits étant enfant.
fatnaaaa
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le 18 juil. 2014

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