Led Zeppelin.

Produit en plein dans la vague des films catastrophes des années 1970, L'odyssée du Hindenburg prend place dans notre réalité, car il est tiré de la catastrophe du Zeppelin Hindenburg, qui s'était écrasé en flammes dans le New Jersey en 1937, faisant 36 victimes sur les 97 personnes présentes dans l'appareil.

Pour ce faire, la réalisation a été confiée à ce vieux routard de Robert Wise, et avec un solide casting comprenant George C. Scott, Anne Bancroft, Roy Thinnes (le David Vincent des Envahisseurs) et William Atherton.
Tout comme Le toboggan de la mort, le scénario est de William Link et Richard Levinson, auteurs de la série Columbo, et cela aura son importance dans l'intrigue. Car l'origine de l'incident du Hindenburg n'ayant jamais été prouvé, le duo se donne toute latitude sur sa destinée, en faisant intervenir des personnages de fiction dans une situation réelle.

Le personnage principal, joué par George C. Scott, est un allemand dont le régime Nazi le répugne. Cependant, il doit obéir à son supérieur, un certain Goebbels, qui pense qu'un type pourrait poser une bombe dans le Zeppelin lors du trajet le menant en Amérique. A partir de là, nous sommes dans un film catastrophe classique, avec la présentation des différents classes, des adeptes du régime, d'autres qui font semblant d'y adhérer et certains qui veulent le fuir pour aller sur le Nouveau Continent, à l'image d'Anne Bancroft, ex-bourgeoise spolié de ses biens par le régime.

Ce qui nous vaut des personnages un peu plus intéressants qu'à l'accoutumée, car dans la réalité, la catastrophe en elle-même n'a duré que quelques minutes. Il faut donc bien broder et présenter un background efficace, notamment C. Scott, dont on le voit exprimer des remords sur une situation récente qui l'a marqué.
Ça joue beaucoup sur le fameux suspense, à savoir si le ballon va s'écraser ou non, mais Wise pallie à ça non seulement par l'écriture des personnages, mais aussi par une idée de mise en scène ingénieuse ; à un certain moment, l'image va basculer en noir et blanc, et de manière très habile, les images de la réalité vont se mêler à la fiction. Car il ne faut pas oublier que la catastrophe du Hindenburg a été la première à avoir été filmée par les journalistes sur place.
Tout comme le logo Universal, ainsi que les archives qui suivent au générique, L'odyssée du Hindenburgh se veut le plus fidèle possible à la réalité. A sa réalité, j'ai envie de dire, puisque les circonstances n'ont jamais été établies, bien qu'une hypothèse se trouve dans ce film-ci.

Il faut juste accepter de voir la catastrophe arriver très tardivement dans l'histoire, mais rien que pour l'écriture, et le travail sur les maquettes, ça vaut le détour.