Première œuvre originale de Mamoru Oshii, dix ans avant sa mythique adaptation de Ghost in the Shell. L’Œuf de l’ange est ce qu’on pourrait appeler une post-apocalypse figée, un poème silencieux sur le temps brisé et la quête de sens après la mort.
Visuellement, c’est somptueux : Yoshitaka Amano (dont on reconnaîtra immédiatement le style des premiers Final Fantasy) convoque autant l’imagerie gothique que celle plus contemporaine de la BD européenne comme celle de Druillet (avec une petite touche de Giger sur la fin). Et bien sûr, le tout est mêlé à une symbolique biblique omniprésente (la BO de Yoshihiro Kanno évoquant immédiatement la musique sacrée).
Une œuvre loin d’être accessible (à éviter lors des fêtes entre amis ou en cas de dépression), mais ô combien magnifique.