ATTENTION CET AVIS CONTIENT DES SPOILS
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Un rare drame de Chaplin, qui plus est sans Chaplin au casting. Je dois avouer que j’étais très sceptique dans les premières minutes du film tant les évènements m’ont paru expéditifs et presque clichés. C’est après l’ellipse que Chaplin fait l’étalage de son talent d’observateur social.
Chaplin décrit avec beaucoup de justesse deux milieux opposés qu’il connait très bien, lui aussi étant passé de la pauvreté aux hautes sphères du show business.
Surtout j’ai adoré l’ambigüité des personnages qui ont chacun leurs torts, mais qui restent très attachants, même le riche producteur joué par Adolphe Menjou, espèce de Frédéric Beigbeder des années 1920, dont la bonhommie et l’inconséquence nous empêche d’arriver le détester complètement.
J’ai également particulièrement apprécié la relation entre le protagoniste masculin et sa mère, que j’ai trouvé très touchante mais aussi très réaliste, tout en nuance, en inquiétude, en explosion de colère immédiatement regrettée, et en tendresse.
Enfin j’ai été très agréablement surpris par le dénouement du film, que j’ai trouvé « osé» (c’est bien sûr relatif) et qui tranche avec le cinéma terriblement lisse qui sera proposé par la suite aux Etats-Unis après l’avènement du Code Hays.