Le gros plan sur les yeux, le bruit des sabres en plastiques et le YAAA!

La 36e chambre de Shaolin est un film de Lui Chia-liang sorti en 1978.


Donc, dans la Chine des films d'art martiaux Hong-hongkongais, les Hans subissent la vile oppression des Mandchous, ces derniers sont d'authentiques tyrans qui ferait passer le Shérif de Nottingham pour un fonctionnaire paisible et bienveillant.
Cependant la résistance s’organise dans l’ombre ! Dirigé par un prince exilé à Taïwan(ce qui, quand tu connais les tensions à l'époque entre la Chine continentale et Taïwan, tu te demandes bien s’il y a pas un subtil message politique derrière), elle compte bien redonner la liberté à la race(oui, c'est le terme utilisé) han!
C'est à ce moment que rentre en jeu notre héros : Liu Yu-Te(au passage, inspiré vaguement d'un moine réel), fils de poissonnier initié à la résistance par son professeur.
Cependant, le pot de rose fini par être découvert par les mandchous, et vu qu'ils sont très méchants, ils font évidement éviscéré la ville natale du héros jusqu’au sang.
Mais notre brave Liu parvient à s'échapper et à intégrer un monastère Shaolin avec une idée en tête: apprendre les arts martiaux pour les transmettre à ses alliés et accomplir sa vengeance!
L'essentiel du film consistera à voir l'entraînement de notre protagoniste, se faisant initier au kung-fu étape par étape.
Et puis, à la fin, il accomplira sa vengeance, celle-ci sera vite expédier et on sent que Chia-liang, le réalisateur, a dû faire des sacrifices pour ne pas dépasser la sacro-sainte limite des 2 heures de film.
Notons d'ailleurs que si Liu et ses alliés s'avèrent être au final des individus aussi violents et immorales(pour rappel Liu Yu-Te est un moine, il est censé avoir des exigences en termes de pacifisme et de miséricorde) que leurs adversaires, le film ne possède pas une once de second degré ou d'ironie.
Ce qui est très bizarre à voir, tu t'attends à ce que le film te transmettre un message archi-vue du style : « la vengeance ne mène à rien », « la violence n'entraîne que la violence » ou « il faut respecter ses vœux de piétés ». Mais non, rien. À la limite on aurait pu terminer le film avec Liu, un joint dans la bouche, des lunettes de soleils sur les yeux et les mains sur des arrières-trains féminins, ça n'aurait pas été aussi surprenant que ça.


Donc oui, le scénario ne paie pas mine, il est simple pour ne pas dire carrément prétexte à l’essentiel du film, qui ne se trouve pas non plus dans les effets spéciaux.


En effet, le film va pas tarder à souffler sa quarantième bougie, et la quarantaine, elle commence à se faire sentir: bruitages burlesques, ville en carton-pâte, arme en aluminium, éléments de décors tous plus kitch les uns que les autres, le film accuse son âge.
Ça serait dommage cependant de s'arrêter à là, le film possède bien des qualités : Mise en scène efficace, rythme bien géré, de jolis décors en extérieur, et une certaine imagination pour le combat.


L’essentiel du film repose sur son deuxième acte, là où Liu apprend les arts martiaux, je n'ai aucune idée si les méthodes présentées dans ce film sont inspirées de techniques réelles(j'en doute fort) mais elles s'avèrent au final très intéressant à suivre. Vous vous souvenez des méthodes qu'utilise le vieux dans Karaté Kid pour initié le héros ? C'est du même gabarit, pas forcément aussi drôle, bien sûr, mais tout aussi imaginative.


Et ça, je pense que ça vaut qu'on jette un coup d’œil à ce film. Sauf si vous êtes allergiques aux films d'arts-martiaux, vous passerez un agréablement moment malgré les signes de ménopause qui se font sentir.


Je dirais pas que c'est un incontournable, un chef-d’œuvre ou quoi-que-ce-soit. Mais c'est un bon film et puisque qu'il semble avoir eux une grosse influence sur le cinéma Hong-hongkongais, ça vous fera un bout de culture en rab qui vous permettra d'un peu mieux comprendre les tenants de ce genre.

Hécatios
7
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le 20 déc. 2017

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Hécatios

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