Galop d'essai réussi pour Malick.
Première réalisation du peu prolifique mais néanmoins talentueux Terrence Malick et déjà l'on ressent ce goût prononcé pour les ambiances contemplatives et les rapports avec la nature sauvage. Inspiré d'une histoire vraie, celle de Charles Starkweather et Caril Ann Fugate (qui a également inspiré Oliver Stone pour « Tueurs nés »), « Badlands » pourrait s'analyser comme une ode à la liberté, à la recherche d'un mode de vie alternatif, à l'affranchissement de tous les codes préétablis, à la découverte des beautés du monde, bref une sorte de délire hippie de son réalisateur. Mais ce serait occulter la violence froide et gratuite ainsi que l'abnégation totale des deux personnages principaux. Malick met en balance ces aspects paradoxaux et nous livre un road movie passionné et passionnant malgré quelques longueurs (un défaut récurrent chez ce réalisateur). Un premier film réussi, témoignant d'un maîtrise technique proche de la perfection (des images et des musiques sublimes), et doublé de la révélation de deux acteurs magistraux : Martin Sheen et Sissy Spacek.