Nous sommes en 1936 et Julien Duvivier fait du Renoir.
Et oui je trouve que son cinéma est dans la même ligne tragique que le cinéma de Renoir.
La belle équipe, c'est une histoire d'ami et d'amitié.
5 Ouvriers aux chômages ont le bonheur de gagner au Loto.
Ils décident donc de profiter de cette nouvelle richesse pour acheter une maison en ruine et en faire une guinguette pour danser, manger et rigoler.
Leur amitié semble indestructible, mais le destin va alors frapper, et frapper fort auprès de ces 5 mousquetaires.
Le film est avant tout un drame de la vie, et une superbe histoire d'amitié, à la vie à la mort.
Le chiffre 5 va vite se transformer, en 4, puis 3 et malheureusement 2 après l'accident du joyeux drille.
Il ne reste plus que Jean et Charles, Jean Gabin et Charles Vanel.
Les deux potes, les deux vrais amis depuis toujours.
A eux deux ils veulent continuer pour arriver à l'ouverture de cette endroit dont le joli nom sera "Chez nous".
Mais comme souvent, même l'amitié ne résiste pas quand une femme entre dans la danse.
Cette danse c'est Viviane Romance qui va en être l'oeuvre.
Et oui Gina est l'ex-femme de Charles, mais la maitresse de Jean.
Tout est en train de s'écrouler, mais Jean qui veut coute que coute protéger son amitié fait un deal avec Charles.
Et voilà les deux compères qui ouvre enfin ce projet rêvé à 5 amis.
Le film est un bel hymne à l'amitié.
Charles Vanel et Jean Gabin étant formidable dans la peau des deux amis.
Le ton est parfois guilleret et dégage un optimisme béat, mais il sait aussi être dramatique,
et même tragique.
Julien Duvivier à fait appel à Charles Spaak pour le scénario.
D'ailleurs et c'est une des raisons qui me font dire que ce film est comme un film de Renoir qui réalisera d'ailleurs avec le même Spaak la grande illusion, on y trouve toute l'idéologie de l'époque avec notamment la classe ouvrière et sa solidarité.
Enfin, ce qui a aussi rendu célèbre ce film c'est la fameuse chanson qu'on a tous fredonné au moins une fois, Quand on s'promène au bord de l'eau interprété par Jean Gabin.
La belle équipe c'est tellement de choses à la fois avec d'ailleurs là aussi une particularité, c'est que par peur d'un échec le réalisateur à penser à une fin optimiste et une pessimiste.
Un parfait résumé du film.
Ayant vu les deux, je peux confirmer que dans le sens de l'histoire et de toute la dramaturgie autour de cette belle équipe, la fin pessimiste est de loin la plus crédible.
Et alors l'horloge sonne.