Qu’attendre de la 9ème version du célèbre conte de Mme Leprince de Beaumont ? Il semble, en effet, que nous ayons eu droit à toutes les adaptations possibles, du dessin animé Disney édulcoré (1994) au film pour ados insignifiant (Sortilège en 2011) en passant par le poétique chef d’œuvre de Cocteau (1946). On peut alors s’interroger sur la pertinence d’une nouvelle interprétation de ce conte surexploité. Christophe Gans, réalisateur de cette dernière transposition a du se poser la question puisqu’il livre une nouvelle version éloignée des précédentes tant au niveau des effets visuels que du récit (plus proche du conte originel).
Néanmoins malgré des effets spéciaux incroyables rivalisant avec les meilleurs blockbusters hollywoodiens, le cinéaste tombe dans le même piège que ces derniers. Il ne s’intéresse, en effet, qu’au graphisme impeccable de son œuvre (qui à force de surenchère nous conduit tout de même à l’overdose). L’histoire est creuse, sans âme, le scénario mal agencé (les mises en abyme n’en finissent plus) et la mise en scène désastreuse. Seul le choix des acteurs a été judicieux, le jeu de Vincent Cassel, Léa Seydoux et André Dussolier sauvant des personnages dénués d’ambition psychologique. Mais rassurez-vous, La belle et la bête reste toutefois sympathique pour tous les amateurs d’heroic fantasy et autres productions numériques et l’on attend d’ailleurs avec impatience le réalisateur qui réussira enfin à allier avec succès effets spéciaux époustouflants et réalisation travaillée.
Zoom sur…. La douce et impétueuse Léa Seydoux
A seulement 28 ans, Léa Seydoux a déjà derrière elle une très belle carrière et personne n’osera évoquer un quelconque pistonnage. En effet, cette talentueuse actrice française n’est autre que la petite fille du président des cinémas Pathé et pourtant, lorsque sa beauté irradie l’écran, on ne peut qu’attester être en présence d’une actrice d’exception. Elle débute ainsi sa carrière en 2006 dans un film pour ados sans grande ambition (Mes copines) mais très vite se fait remarquer par les plus grands cinéastes français. Dès l’année suivante, elle joue sous la direction de Christophe Honoré (La belle personne) et Bertrand Bonello (De la guerre). Son talent franchit rapidement la frontière hexagonale et les plus grands réalisateurs étrangers, de Quentin Tarantino (Inglorious Basterds) à Woody Allen (Minuit à Paris), sont séduits par son jeu de femme enfant, d’une ambivalence intelligente, à la fois téméraire et sensible, mystérieux et naturel. En 2013, elle est la première actrice (avec Adèle Exarchopoulos) à recevoir au même titre qu’un réalisateur la palme d’or au festival de Cannes, une consécration méritée pour cette actrice remarquable.