La Belle et la Bête par Cylon
Difficile de rester objectif sur une oeuvre qui nous a vu grandir, après des dizaines de visionnages. Essayons quand même, avec un peu d'histoire en prime.
A la fin de l'ère des "nine old men" en 1981, la nouvelle génération de cadres du studio Disney -avec Michael Eisner à sa tête- entama son règne dans la douleur, avec des échecs commerciaux et critiques retentissants. Mais à force de persévérance, avec l'aide de Katzenberg et de talentueux duos de réalisateurs (Musker-Clements /Wise-Trousdale...), l'état de grâce fut atteint, dans une courte période qui va de La Petite Sirène au Roi Lion.
La Belle est la Bête fait partie de ces coups d'éclats, avec une animation soignée, une narration totalement maîtrisée, où la féerie côtoie l'humour, le tout sous la direction musicale de Menken/Ashman. Et sous son apparente naïveté se cache l'essence du conte traditionnel, intact, mêlant notions de faux-semblants et de rédemption. C'était le souhait de Walt Disney à son origine : du storytelling abouti, intemporel et indémodable, empli d'émotion et de valeurs universelles. Et c'est beau.