Un marchand est condamné à mort pour avoir cueilli une rose dans le domaine d’un terrible monstre. Se sentant coupable, sa fille prénommée Belle se sacrifie et va elle-même au château de la Bête pour sa sentence. Étrangement, il la laissera libre d’errer dans ses terres, à condition que, tous les soirs à 19h, elle dîne avec lui. Au fur et à mesure de leurs échanges, des liens forts vont se nouer, et Belle découvrira le terrible passé de la Bête, qui fut autrefois un prince majestueux.

Christophe Gans nous revient sept ans après le moyen Silent Hill, en nous livrant sa version du conte ultra-connu de La Belle et la Bête. Comme pour toute sa filmographie, Gans nous gratifie d’une oeuvre à la beauté plastique irréprochable, servi par des effets spéciaux absolument grandioses. Les décors sont sublimes et la photographie époustouflante : certains plans nous émerveillent. Quant à la Bête elle-même, elle est d’une réussite exemplaire, aidé il faut le dire par le jeu et la voix sombre à souhait d’un Vincent Cassel on ne peut plus parfait.

Si le film possède toutes les qualités techniques visuelles d’un excellent film américain alors que nous avons affaire à un métrage exclusivement français, d’autres critères gâche un peu (beaucoup ?) le plaisir qu’on éprouve en sortant, par exemple, de la vision de La Belle et le Bête version Disney. En effet, le réalisateur loupe la chose la plus essentielle de ce conte : l’émotion.

Plusieurs causes entrent en jeu, à commencer par Belle, incarné par Léa Seydoux. L’actrice, pas franchement joli mais pas trop moche non plus, est d’une fadeur totale. Elle pourrait jouer l’Amour comme elle déguste une tomate, on y verrait pas de différence. A côté de son partenaire masculin qui envoie le pâté, osons le dire : elle fait tâche la bougresse. Par ailleurs, l’une des sœurs de Belle est jouée par l’exécrable Audrey Lamy, la blonde imbuvable de Scènes de ménage. Celle qui aurait pu apporter la touche d’humour, qui manque clairement au film, dans certaines séquences, nous offre finalement un personnage insupportable, qu’on voudrait simplement décapiter dès sa première apparition. Oui, décapiter, qu’on arrête de voir sa tronche.

Mais là où le bât blesse réellement, c’est donc dans ce jeu de séduction entre les deux personnages complètement inexistant, alors qu’il devrait être d’une intensité redoutable. Au début, la Belle a peur, et donc n’est pas réceptive à la profonde tristesse émanant de la Bête. Et petit à petit, elle découvrira son passé grâce à des rêves qui la plongeront au cœur même des instants les plus importants de son geôlier. Seulement, les interactions réelles entre eux (physiques si je puis dire), sont d’une rareté effrayante. Ces moments, qui sont normalement les moments forts de l’oeuvre, les moments où tout bascule, où l’on ressent cette puissante montée de l’Amour, se comptent sur les doigts d’une main de manchot, et aucunes d’elles ne procurent le plaisir magique d’un sentiment d’évolution passionnelle. Du coup, quand le "je t’aime" final est lâché, il en est totalement insipide, voir terriblement niais.

POUR LES FLEMMARDS : Le jeu de séduction inexistant, le casting très discutable et le manque totale d’humour gâche un peu l’exceptionnelle explosion visuelle du film.
Djack-le-Flemmard
5

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Créée

le 8 août 2014

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