Ce que j'aime dans ce film c'est que ce n'est pas qu'une simple histoire de lesbienne, c'est avant tout une simple histoire d'amour. Comme dans la vie, on quitte la maison familiale, on rencontre des gens, on s'attache et tout d'un coup la vie peut nous rappeler au point de départ. La famille, la pression sociale qu'on a toujours connu, c'est beaucoup trop fort pour faire émerger une chose nouvelle, même si elle est belle, même si on l'aime passionnément, même si elle a du potentielle et potentiellement plus de force. C'est toujours difficile de faire le poids avec l'habitude et l'éducation. Izïa Higelin est sublime de naturel, elle me fait beaucoup penser à Adèle E. mais avec ce visage grossier de certaines filles que ne seront jamais belles au sens sociétal du terme mais se contentent d'être jolies et rayonnantes et donc belles au sens vital et passionné.
La Belle Saison c'est l'histoire de plusieurs combats dont le combat le plus important, celui pour sa propre vie et ses propres choix, qui malheureusement passe en dernier, comme souvent.
Techniquement, les images sont belles, natures, simples. L'environnement et l'action parlent d'eux-même, pas besoin d'en rajouter, et ça, peu de réalisateur s'autorisent, si ce n'est à le voir, tout du moins à le montrer.
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à La Vie d'Adèle lors d'une scène de sexe : parce qu'Izïa et Adèle se ressemblent mais surtout parce que La Belle Saison est beaucoup plus fidèle à ce que je pense qu'est la réalité et beaucoup moins sauvage pour le plaisir de... montrer, voir, choquer, faire de l'audimat ? J'ai aimé La Vie d'Adèle, mais je préfère La Belle Saison, même si je compare ce qui n'a pas besoin d'être comparé.
En bref, un joli film qui donne envie d'en voir d'autres.