Le pardon comme vertu de la culture.

Brièvement dit, l'intérêt de ce film réside dans le moment cheville où le protagoniste principal, un soldat russe abandonné par son supérieur en plein désert, passe à l'ennemi Afghan. Les circonstances sont uniques. Le soldat, qui malgré sa fonction est un humaniste, est sur le point de se faire lapider par des femmes lorsqu'il se souvient d'un mot que lui a appris son guide : nanawaté. Dans la langue afghane il s'agit d'une demande d'asile que l'on ne peut pas refuser. Et ça marche. Lorsqu'il prononce ce mot, il se fait faire prisonnier.

Mais pas n'importe quel prisonnier. Un prisonnier que l'on nourrit, et dont on attend qu'il soit le premier à manger avant de ce servir. Un prisonnier traité avec égards. Pas parce que les hommes le veulent, parce que la culture l'a établi ainsi.

C'est cette force culturelle qui est intéressante ici. Parce que ce simple élément va permettre de tisser des liens entre le soldat russe et ses ennemis afghans. Au point qu'il les aidera de bon coeur à combattre son ancien supérieur enfermé dans son tank.

Il faut s'étonner et se questionner sur cet évènement apparemment anecdotique, mais que nous aurons tous du mal à expliquer : pourquoi existe-t-il quelque chose comme le nanawaté ? Ne sommes nous pas ici face à une intelligence collective qui dépasse les passions individuelles ?

Dans la même veine, on observe un mécanisme similaire dans "The last samourai" avec Cruise.