Martin Provost s'est évertué à donner une place importante à la femme dans sa filmographie. Césarisé en 2008 pour Séraphine, déjà porté par la césarisée Yolande Moreau, qui nous contait l'histoire de la peintre autodidacte Séraphine de Senlis (en offrant à l'actrice un autre rôle de femme qui décide de reprendre sa vie en main dans Où va la nuit en 2011), le metteur en scène s'est ensuite intéressé à l'auteure Violette Leduc dans Violette en 2013 puis à la vie des sages-femmes dans le bien-nommé Sage Femme en 2017.


La Bonne Épouse , qui s’intéresse non plus à une seule femme mais à la condition de ces dernières à l'aube de Mai 68 à l'intérieur d'une école domestique en Alsace s'avérait être plus que logique dans la carrière de Martin Provost. Et, au début, le film réussit un joli tour de force ; De farce kistch, le film se teinte de noirceur lorsqu'il fait entrer dans l'école le thème de l'émancipation. Si le ton s'avère quelquefois maladroit, La Bonne Épouse est cependant toujours sauvé par l'amour qu'il porte à ses personnages, tous formidablement habités par d'extraordinaires actrices (connues, certes mais aussi par les jolies révélations qui campent les élèves de l'école).


Cependant, rien ne dure, et lorsque le film veut aller encore plus loin dans son récit d'émancipation, il finit par complètement couper court avec le reste et se prendre carrément les pieds dans le tapis dans un final saugrenu, ridicule, offrant même une fin complètement inaboutie à ce qui aurait pu être un sympathique film. C'est d'autant plus dommage que La Bonne Épouse tombe à point nommé, et de par son projet et son affiche, va sûrement toucher un large public. Il aurait donc été encore plus important que La Bonne Épouse soit tout simplement un Bon Film.

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le 12 mars 2020

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QuentinBombarde

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