Balancez vos tabliers !

Youpi !!! Les cinémas ont rouvert leurs portes (préalablement désinfectées, bien évidemment). Alors on rattrape le temps perdu et on va voir cette "dramédie" bien ficelée qui n'a pas, à première vue, toutes les qualités que je vais ci-dessous lui prêter...

En effet, le trio Binoche-Lvovsky-Moreau n'est absolument pas le faire-valoir de la bande-annonce acidulée, bien au contraire ! Le talent déjà confirmé de ces trois actrices ravi nos zygomatiques qui ne manquent pas de travailler de bon cœur.

L'école ménagère des époux Van der Beck devient rapidement le petit théâtre d'une joyeuse bande où l'on apprend, hélas, à devenir la parfaite petite bobonne. Mais aux portes de mai 68, les jeunes provinciales écoutent attentivement les rumeurs qui ont fait date : la jeunesse parisienne se déchaîne et rien ne sera plus comme avant...

Si le premier quart d'heure du film nous laisse perplexe, il faut attendre l'événement déclencheur (et le lapin en sauce y sera pour beaucoup) pour voir s'envoler les principes ancestraux et découvrir le jeu irrésistiblement contradictoire du couple Binoche-Bear.

Côté filles, la solidarité parfois naïve des pensionnaires rappelle ces amitiés filmées par Noémie Lvovsky (justement !) dans La vie ne me fait pas peur. Les costumes impeccables nous éloignent peut-être du sujet mais ce film fait bien écho aux valeurs de notre temps : égalité, fraternité et ... liberté !

La séquence finale, toute chorégraphiée, nous rappelle combien le Cinéma se fait le porte-parole d'une féminité libérée, même si l'une chante et l'autre pas...