La Cabane dans les bois par Weltschmerzsan

Critiquer un film comme "La Cabane dans les Bois" est un exercice totalement casse-gueule. Car essayer de le vendre sur son simple pitch est foncièrement inutile tant ce dernier est sans grand intérêt. Essayer d'aller au-delà est aussi totalement inutile. Cela nuirait incontestablement à la jouissance que tirera le futur téléspectateur du visionnage du film. Alors que faire ?!

À la base du projet, il y'a le célébrissime Joss Whedon qu'on ne présente plus. Assisté de Drew Goddard ("Lost", "Cloverfield") au scénario et à la réalisation, nos deux joyeux drilles ont essayé années après années, contre vent et marée, de monter leur projet. Une fois sortie de la salle de ciné, on comprend mieux pourquoi nos deux compagnons d'infortune ont autant ramé tant leur film est différent, totalement iconoclaste et assurément invendable.

L'histoire tourne autour d'une bande de copains qui décide de passer un week-end dans une cabane perdue au fin fond des bois et appartenant au cousin de l'un d'entre eux. Leur petite virée bucolique va rapidement tourner au cauchemar quand ils vont devoir faire face au lourd secret que cache la vieille bicoque. Difficile d'en dire plus sans spoiler en long et en large le futur spectateur donc j'en resterai là. Tout juste rajouterai-je que la première fois que j'ai lu le pitch du film, c'était il y'a quelques années maintenant, je me suis aussitôt dit : « Pour l'originalité, on repassera !». Que la première fois que j'ai vu la bande-annonce, je me suis dit : « C'est bon, je sais déjà où ils veulent en venir !» Quelle erreur ! Pour une fois la tagline ne mentait pas. On est réellement surpris.

"La Cabane dans les Bois" est un film qui ne laissera personne indifférent. Qui divisera assurément. Certains comme moi crieront au Grand Art, d'autres crieront au Scandale. Mais en plus d'avoir un scénario bien burné frôlant souvent avec le geek porn, le film n'en oublie jamais d'être un excellent divertissement. Drôle, gore, utilisant avec malice les figures du whedoniverse, le film semble de la première à la dernière image totalement maîtrisé. Sans être un sommet d'inventivité, la réalisation s'approprie avec jubilation les clichés vus et revus du genre pour mieux les détourner et surprendre les spectateurs. Ajoutez à cela une brochette d'acteurs pour la plupart inconnus et qui dans leurs rôles ne s'en sortent pas trop mal (mention spéciale à Marty le fumeur de la bande) et vous obtenez un peu plus de 90 minutes de pur bonheur. D'ailleurs à ce propos, le film mériterait amplement d'être bien plus mis en avant.

Bref, vous savez ce qui vous reste à faire ce weekend. Je ne saurais trop vous conseiller une petite virée dans ces bois. Vous ne le regretterez vraiment pas...