Véritable vitrine de l'esprit des parents d'élèves contemporains, La Chasse nous offre d'une intensité rare pour un drame. Le fait centrale est la sacralisation de la parole ou du fait de l'enfant, qui d'une part insinue que „la vérité sort de la bouche des enfants“. Très beau proverbe cela dit, mais uniquement à sortir lorsque l'on va récupérer son gosse chez Gégé le mecredi aprem (Dieu merci je n'en suis pas encore là).
D'autre part, la chose que je caractériserai de „folie“ des parents qui consiste à considérer son enfant comme un idéal. On remarque d'ailleurs que les générations de parents actuelles sont de plus en plus persuadés que leur môme est un surdoudé, preuve d'un syndrome dangereux...
Ca c'était pour le fond, côté forme on découvre (ou retrouve ?) un grand Mikkelsen qui mène le film avec une classe et sobriété somptueuse. Je l'ai vu en VF, car la VO en danois me rebutais, je suis donc mal placé pour commenter le jeu d'acteurs et vais m'arrêter là.
Le cadre, quant à lui est très bien choisi, car il joue un rôle sur le fond du film justement : Comment une erreur en apparence si banale peut-elle faire couler un homme, et pis encore ; comment pouvons-nous arriver à un état de haine général vis-à-vis d'un homme ou d'une chose ? Voilà un bon sujet philosophique, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, méditez !