Vers où veut nous mener Alice Rohrwacher, qui n’est que ruines, saccages et vague mélancolie, le tout lourdement accompagné d’une farce ratée et d’une BO plutôt vaine ? Avouons qu’elle nous avait habitués à mieux – d’où la déception.
Non seulement le récit totalement décousu (sortant du conte et du merveilleux où baignaient les précédents Heureux comme Lazzaro et Les Merveilles), hésitant entre les registres, les genres et les points de vue sans jamais vraiment les explorer, n’a pas grand-chose à nous raconter, mais en plus les séquences oniriques et poétiques qui ont fait par ailleurs le sel de ses films ne parviennent pas vraiment à nous transporter ici – si ce n’est ce carnaval, assez mal filmé toutefois, ou les rêves / analepses / souvenirs de la femme aimée – à l’image du personnage principal d’Arthur dont le don de medium ne nous émeut guère.
Le bilan est donc assez maigre, le travail donnant l’impression d’un grand foutoir d’idées, d’un ensemble incohérent, manquant cruellement de direction, de discours, d’âme, la cinéaste faisant preuve d’une absence de créativité, comme le démontre cette scène sur le bateau, puisant semble-t-il son inspiration chez Ruben Östlund, ou encore ces maladroites références felliniennes.