Oulala mes amis, que de frissons ! J'avais déjà prévu la bourka pour me cacher les yeux et la télécommande pour zapper en cas de séquence épouvanto/gore mais que néni. Les souvenirs de mon enfance traumatisée par le remake d'Alexandre Aja se sont vu guéris à jamais !
Merci à Wes Craven qui m'aura inconsciemment psychanalysé au travers du film La colline à des yeux, grâce à un panel de références (anachroniques soit) de mon bouillon de culture enfantin.
L'histoire très originale, vous le conviendrez, de La colline à des yeux commence sous le signe du cactus au fin fond du désert américain. Une brave ou plutôt « beauf » famille qui passait par là, se retrouve malheureusement bloquée, faute à un lapin des plus effrayants. Si l'ingéniosité n'est pas au rendez-vous, nous pouvons néanmoins admettre une certaine recherche sur la séquence finale - oh combien - psychologique de « la mort du vilain méchant », lieu d'inspiration, on le présume, des scénaristes de la grande saga Saw.
Si ce scénario est une mine d'or de mauvais goût, la pépite la plus onéreuse reste par dessus tout la suprématie des dialogues. « Bobbyyyyyyy », rarement en une seule réplique une actrice n'aura su véhiculer, la peur, la rancœur et l'énervement à ce point. Je passe très vite sur le culturel dialogue « Un urubu ce sont les concierges du désert. » pour vous parler de ma réplique préférée qui reste le fameux « Oh ma god », Susan Lanier est prête pour les Oscars, le discours est rodé, il ne lui manque plus qu'une chose, le talent. Il faut bien se l'avouer, mise à part le berger allemand, on aura du mal à appeler les acteurs « acteurs ». Révélation de l'année « Beast », le chien qui comprend à quoi sert un talkiwalki! Sous la musique des plus adéquates de Don Peake, on le confondrait presque avec l'incontournable Rex de la série éponyme phare de France 3.
Notons également la recherche des costumes des « vilains méchants », entre RRRrrrr!!! (Chabat 2004) et Le treizième guerrier (McTierman 1999), la thématique indienne aura au moins comme mérite de mettre en valeur la sublime Ma Dalton du désert.
A l'image du Happy End de ce film, qui, comme vous l'avez compris, va faire une entrée fracassante dans mon Top 10, je vais terminer cette critique sur une note positive : la gestion du cadre. Wes Craven, malgré un scénario basique, des acteurs antipathiques et un cameraman à la bouteille facile, a réussi à faire ressortir des plans un suspense angoissant, propre au film d'horreur. Le placement des personnages dans le cadre relève en effet d'une recherche conduisant à une angoisse, certes rare, mais parfois viscérale. On arriverait presque à oublier la médiocrité des acteurs, j'insiste sur l'adverbe « presque »!
Peu de choses sont donc à sauver dans ce film de série B, loin des Scream plus élaborés, Wes Craven s'aiguise ici le clap au plus grand déboire des spectateurs ...
Fennec91
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le 4 févr. 2012

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Fennec91

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