Par où commencer ? Peut-être par Daniel Radcliffe ? Je peux d'ors et déjà vous dire que je n'apprécie pas du tout cet acteur, il m'est absolument antipathique du fait de son rôle d'Harry Potter où dans les derniers épisodes, je n'avais qu'une envie, lui foutre des claques. Il faut dire que son regard hébété et sa manie à se larmoyer sur son sort tous les cinq minutes à chaque épisode d'Harry Potter c'en était trop. En regardant La Dame en noir, je ne peux me poser qu'une question : mais où est passé ce Daniel Radcliffe ?

Car il m'a ébloui, jouant toujours avec justesse, dispersant une certaine mélancolie reliée à sa tristesse d'avoir perdu sa femme. Sans compter sa réaction face aux différents évènements qui se produisent, cette réaction est toujours juste, jamais trop, ni pas assez. J'étais tout simplement halluciné de m'attacher à ce Daniel Radcliffe, en fait Harry Potter disparaît dès le départ pour laisser place à Arthur Kipps, le héros de l'histoire. En tout cas, une belle métamorphose que je croyais impossible de sa part. Je pariais sur Hermione ou Ron pour réussir à percer au cinéma pour l'après-Harry Potter et c'est Daniel Radcliffe qui se pose là, qui me fout une méga baffe tout en me balançant un : « T'as pas bientôt fini de me critiquer ? ». Oui, Daniel, je ne peux rien remarquer de nocif sur ta prestation. Un grand bravo ! Et vivement ton prochain film.

Toutefois La dame en noir ne repose pas entièrement sur lui même s'il est le personnage principal et qu'on le suit du début à la fin. On peut aussi compter sur un Ciarán Hinds (purée d'accent sur le a, j'ai passé un moment à chercher la touche sur mon clavier avant de me rabattre à faire un copier-coller de son nom mais là n'est pas le sujet) décidément partout pour ce début d'année : aussi à l'affiche de La Taupe, Ghost Rider 2 : l'esprit de vengeance et prochainement dans John Carter. Ce mec est toujours impeccable quoiqu'il fasse même si certains ont critiqué son rôle du Diable dans Ghost Rider 2.

Mais non, ce n'est pas non plus sur Ciarán Hinds. Le succès est surtout dû à la Hammer's Touch. La Hammer était une société de production britannique devenue célèbre pour ses films fantastiques, d'horreur et d'aventures dans le courant des années 50/60 avec principalement comme monstres légendaires Frankenstein et Dracula. La Hammer's Touch reposait sur du fantastique gothique (pour plus d'informations: lire le dossier Hammer - http://marvelll.fr/affiche-la-dame-en-noir-affiche-collector-hammer/).

Récemment la Hammer, tel le phénix, renaissait de ses cendres avec Beyond The Rave, un film d'horreur très moyen avant d'exploser avec Laisse-Moi Entrer, le bon remake de Morse. Malheureusement les deux productions suivantes sont loin d'être bonne : Wake Wood et La Locataire. Toutefois, on pourra considérer La Dame en noir comme la véritable œuvre qui a marqué la véritable renaissance de la Hammer en revenant au style qui avait fait son succès : le fantastique gothique. La Hammer a confié la réalisation à James Watkins, réalisateur d'Eden Lake, un survival que je n'ai pas vu mais précédé par une bonne réputation. Et elle a bien fait, tant le bonhomme réussit à faire revivre cette ambiance gothique si particulière sans jamais tomber dans la vulgarisation SM. Tout est absolument réussi dans cette ambiance.

En s'installant durant le 19ème siècle, le film gagne beaucoup en efficacité car désormais débarrassé de tout gadgets pouvant nuire à l'immersion comme les téléphones (fixe et portable) même si des artifices bidons du style « Mince, il n'y a pas de réseau » sont très souvent employés. Car au-delà de l'absence de gadget, le film s'exile aussi dans un bled paumé où les habitants se comptent des doigts de la main sans oublier l'inévitable maison hantée réellement isolée par des marées (quand l'eau monte, la maison est coupée du monde). La somme de ces effets fonctionne très bien.

Sans compter que la maison gothique où se déroule un bon tiers du film est superbe. Rarement vu une décoration aussi... lugubre multipliant les toiles d'araignées, les tableaux qui font mouiller les pantalons sans oublier ces automates méga flippant : c'est simple, tu m'en donnes un, je te remercie et quand tu pars, je l'explose avec un marteau et je le jette à la poubelle, pas celle de l'intérieur, celle de dehors, j'aurais trop peur que l'automate se reconstitue et revienne attendre sur mon ventre que je me réveille pour me foutre la frousse de ma vie (tout ça, c'est à cause de la nouvelle de Stephen King, Le Singe). Bref tout ça, pour dire que vous allez vous régaler avec cette maison.

Bien sûr le film ne s'épargne pas des habituels coups de flippe avec surgissement de fantômes. Franchement, c'est assez efficace car d'un, ces surgissements sont rares donc difficile de s'y préparer et de deux, ils sont assez imprévisibles. Quant au fantôme, dans la pure tradition hammerienne, on s'épargne des sempiternelles « Est-ce vrai ? » et compagnie ou faisant intervenir des chasseurs de fantômes (remember Insidious), on se pose peut-être la question une fois ou deux mais c'est tout et on n'y perd jamais de temps. La Dame en noir, elle, est méga flippante surtout grâce à un très bon dispositif pour la « montrer ». En fait, on la voit assez souvent mais jamais complètement et toujours de façon cachée (sauf à la fin) du coup, jamais la magie n'est brisée et c'est une bonne chose.

Vous m'avez compris La Dame en noir est un film de flippe très réussi, à ma grande surprise. Son seul défaut résiderait dans un script en somme assez banal (tout a été déjà vu à droite et à gauche) mais néanmoins efficace car il ne perd pas de temps (le film ne dure qu'1h35 et c'est parfait comme durée).


Conclusion :

La Dame en noir est une ghost story très réussie qui marquera un jalon dans l'Histoire de Le Blog de Marvelll comme étant la première critique où Marvelll a dit du bien sur Daniel Radcliffe. Une très bonne surprise et probablement la meilleure histoire de fantôme de ces dernières années.

La Hammer est enfin de retour.
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le 24 févr. 2012

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