(Avis normal publié sous forme de critique car trop long pour que Senscritique l'accepte en simple annotation dans ma liste de visionnages de l'année en cours.)



Allez, on clôture en ce 30 décembre cette année pleine de superbes découvertes en bis italien avec un dernier film du registre, et un que je voulais voir depuis longtemps: La dame rouge tua sept fois ! Deuxième film de ce qu'on pourrait appeler le diptyque giallo de la courte carrière - six films seulement en tant que réalisateur - d'Emilio Miraglia, qui suit son fort bon L'appel de la chair sorti l'année précédente en 1971.


La dama rossa uccide sette volte, de son titre original italien, est donc sorti en plein âge d'or du giallo, dont on pourrait situer les meilleures années entre '71 et '73 vu le nombre de films et surtout de films majeurs du genre sortis à cette période. Pas déçu, film plutôt inégal par moments mais très bon dans sa globalité. Un giallo gothique teinté de surnaturel, forcément le mélange est fascinant. Ça aurait pu aller encore un peu plus loin sur ce point d'ailleurs, en faisant se passer un peu plus d'action dans le château qui donne cette touche gothique au film justement, mais les scènes qui s'y passent sont superbes. Pure atmosphère gothique inquiétante avec une antagoniste, cette mystérieuse dame rouge, au look simple mais efficace et qui apparait souvent en coup de vent, spectrale.

Les scènes de meurtre ne sont pas plus marquantes que ça mais je retiendrai la sympathique mise à mort sur le pic d'un portail d'un hôpital psychiatrique, et hors mises à mort plusieurs passages visuellement très jolis, dont la tristement courte mais belle séquence de cauchemar par exemple, avec cette dame rouge qui court dans un grand couloir spacieux, bras levé en tenant un poignard pendant que s'affichent à la suite des flashs de ses victimes, puis se retrouvant en fantôme au bord du lit de la protagoniste... ou encore ces deux plans similaires dans le film ou les deux sœurs marchent au même rythme dans le château, côte à côte et face caméra, coiffées et habillées identiquement, pour un beau rendu symetrique.

Légère touche de nudité bienvenue également, aussi on remarquera d'ailleurs un côté Six Femmes pour l'assassin avec ces filles travaillant dans un atelier de mode, univers qui semble cher au giallo au vu de ces films dont l'intrigue ou un morceau de celle-ci tournent autour de la mode (un passage dans Opera par exemple si je m'en rappelle bien), détail pas très important mais relevable !


Casting plutôt insignifiant côte masculin, on retiendra à la limite la présence de Marino Mase (Les Carabiniers, Le Boss, Les Amants d'outre-tombe, Contamination...). Par contre le casting féminin est déjà plus intéressant et porte bien le film sur ses épaules: rôle principal pour la sublime Barbara Bouchet (La longue nuit de l'exorcisme, Milan Calibre 9, A la recherche du plaisir, La Tarentule au ventre noir...) au magnifique faciès très marquant notamment pendant les scènes de terreur, accompagnée par l'également très belle Marina Malfatti (Toutes les couleurs du vice, Le Tueur à l'orchidée...) et, histoire de citer d'autres beaux visages, Pia Giancaro (Le Retour de Sabata, La Fureur d'un flic...) ainsi que Sybil Danning (Les mercenaires de l'espace, Hurlement II, L'œil du labyrinthe...).

La bande originale de Bruno Nicolai est excellentissime, une de mes BO de bis italien préférées pour sûr, et participe en très grande partie à la beauté du film.

Odokatharistis
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le 31 déc. 2023

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