Au Maroc, l'histoire d'amour entre un capitaine de l'armée française et une danseuse -vaguement- orientale.
Confronté à un film et à un scénario aussi insignifiants, j'étais tenté de mettre la note la plus basse. Mais, finalement, en tant que nanar exotique et vestige colonial, cette intrigue qui navigue entre futilité et ringardise propose des moments assez jubilatoires. Et pas seulement les chorégraphies de Kalina, la danseuse de Marrakech...
Le film de Léon Mathot, c'est du roman-photo, avec un Yves Vincent qui porte beau dans son uniforme, avec cette danseuse sensuelle à la mode des années 40 (l'inconnue Sirena Adgemova, jolie femme mais actrice limitée qui surjoue de façon ingénue).
Ce couple romantico-nunuche, occupé à pas grand' chose, est quand même le sujet d'un enjeu dramatique : l'européanisation hypothétique de Kalina. Le thème aurait toute sa place dans une réflexion sur le colonialisme, ce que n'est absolument pas le film. C'est ici une simple incidence dans un mélo où les militaires sont courtois avec les dames, incarnent la présence coloniale sans contestation et ne semblent faire que de la représentation.
L'écriture et la mise en scène sont rudimentaires et tout le monde se fourvoie dans l'inconsistance. C'en est presque plaisant.