Qu'est-ce qu'on pouvait bien attendre du co-scénariste des 2 derniers Fast and Furious et de la jeune actrice la plus surcotée du moment (bientôt surplantée par Sydney Sweeney) ? Tout sauf un film fantaisiste potable qui se regarde aussi facilement qu'il s'oublie.
Le concept de Damsel est indéniablement son plus grand atout. Ces sacrifices de princesses destinés à une dragonne endeuillée, ça sonne franchement trop beau pour être vrai. Et ça fonctionne relativement bien à l'image, bien qu'on doive se taper un premier acte assez ennuyeux n'ayant pour seul fonction d'installer des fusils de Tchekhov. Comment une princesse peut-elle soudainement manipuler une épée ? Facile : on la montre utiliser une hache pour couper du bois. Comment montrer que cette histoire de mariage, c'est quand même vachement louche ? Facile : on montre une rose fanée se faire remplacer par une autre toute fraiche (blague à part, il s'agit peut-être de mon plan préféré du film). Tous les pions sont ainsi mis en place sur l'échequier pour que la partie puisse être lancée une fois que l'héroïne se retrouve littéralement jetée dans l'action. Mais avec un stratagème pareil, si l'on est un temps soit peu cinéphile, ça devient très vite lourdingue puisqu'on sait exactement comment va se dérouler la partie. Aucune surprise niveau intrigue : c'est le néant de l'imprévisible.
Heureusement qu'on a un type qui sait ce qu'il fait derrière sa caméra. Même s'il ne sait pas trop quoi faire de son premier acte mielleux, Juan Carlos Fresnadillo s'éclate une fois que le dragon entre en scène, se permettant quelques effets cracras (pas assez nombreux à mon goût) où la petite Brown finit à moitié en bacon et où les soldats se font presser comme des pucerons par une vilaine dragonne. Celle-ci est d'ailleurs un vrai coup de cœur personnel, car loin du simple monstre sans personnalité. Genre de Smaug dépressif, la dragonne vole la vedette à chaque apparition, glorieusement et originalement designée par Patrick Tatopoulos dont le travail ne cessera de me fasciner.
Franchement pas trop mal comme bilan pour une sortie Netflix puant la mise en avant d'une idole jeunesse qui devrait gentiment songer à faire autre chose que de travailler pour des capitalistes qui la font affronter traverser des portails interdimentionnels durant 5 saisons.