Film suédois peu connu en France sorti en 1974 de Jan Halldoff. Il aborde le thème du conformisme, de la jalousie et de la folie et s'inscrit totalement dans les problématiques de l'époque post-soixante-huitarde, abordés par les philosophes tels que Foucault ou Deleuze. Il est construit en 3 parties inégales.

Dans la première, qui a pour thème le conformisme, le personnage principal, Jimmy (Göran Stangertz) fait son service militaire. On n'est pas vraiment dans Full Metal Jacket ici. D'abord, il ne se prépare pas à aller à la guerre, et puis c'est le service militaire en suède. Donc ça reste quelque chose d'assez sympathique. Jimmy s'y attire des ennuis parce qu'il refuse de suivre les règles et de rentrer dans le rang. Il se moque du ridicule de l'institution, notamment en saluant - avec le salut militaire - un lampadaire à chaque fois qu'il passe devant. Il lance une radio par la fenêtre parce que la chanson qu'ils y passent ne lui plait pas, on le met dans un autre service dont il finit par se faire virer aussi. Il ne semble pas à sa place dans l'armée, et nous verrons plus tard qu'il ne semble pas l'être non plus dans sa société, rappelant Meursault, le personnage de l'Étranger de Camus.

Dans la 2eme partie, il trouve un emploi dans un lycée comme professeur de biologie remplaçant. Il entame une liaison avec l'une de ses élèves, Helfrid (Ann Zacharias) alors que cette dernière a un petit ami et que lui-même est fiancé à une jeune femme de son âge. Même thème que Mourir d'aimer sorti en 1971. Quand il se rend compte que la jeune femme a un petit ami, l'un des élèves du lycée, il devient de plus en plus fou de rage et de jalousie, jusqu'à commettre l'irréparable : la battre. Dehors, toujours fou de rage, il saccage la boutique d'un opticien, ce qui permet la transition vers l’hôpital.

Il se retrouve en effet dans la 3eme partie dans un hôpital psychiatrique où il a été interné après le saccage du magasin. Mais l'équipe médicale est plutôt bienveillante avec lui (on n'est pas dans Vol au dessus d'un nid de coucou ici). Helfrid vient lui rendre visite, mais il ne lui parle pas et elle pense qu'il ne la reconnait pas. Son psychiatre lui propose d'aller à la campagne dans l'un de leurs locaux. Il se lie d'amitié avec un autre malade qui a le désir de mourir à chaque instant. Le psychiatre toujours bienveillant communique avec lui avec un désir sincère de l'aider. Est-il vraiment fou ? L'échange semble fonctionner. Certains signes de maltraitance et de traumatismes dans son enfance émergent. Le film se termine ainsi.

4eme film de Jan Halldoff à qui l'on doit notamment Jack, Le couloir et Jours de canicule, c'est un objet cinématographique intéressant et assez original, représentatif d'une époque qui s'interroge sur sa société et qui mérite qu'on s'y attarde.

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le 16 janv. 2023

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Hunkarbegendi

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