Presque trente ans après le premier western parlant de Ford, Gordon Douglas, en fait le remake avec cette version en couleur. Il fallait du cran pour s’attaquer à une œuvre aussi emblématique.
Ford, qui avait réalisé des dizaines de films à la période du muet, avait par la suite gardé une préférence pour l’image et la suggestion, plutôt que pour les dialogues. C’est certainement ce point qui différencie le plus les deux versions de Stagecoach. Le film de Gordon Douglas est bien plus bavard et explicite que celui de Ford. Les traits des personnages sont également davantage accentués.
Du point de vue de la réalisation, il y a de bonnes scènes :
- les deux séquences d’attaques des indiens qui ouvrent et terminent le film : la séquence d’ouverture est particulièrement violente et la séquence finale qui prend son temps, est spectaculaire avec, entre autres, des superbes plans des chevaux de la diligence au galop ;
- mais aussi la séquence de la diligence bravant les éléments déchaînés, le long des précipices et enfin la fusillade finale.
Ce remake est tout à fait honorable, aussi bien du point de vue de la réalisation que du point de vue des acteurs qui habitent chacun leur rôle de manière convaincante et qui rendent leurs personnages attachants. Parmi les acteurs, il faut signaler Van Heflin dans le rôle du marshall.
La version de Gordon Douglas trouve un bon équilibre entre psychologie et scènes d’action. Je l’ai découverte avec plaisir.