Les fantômes du passé

Basé sur l'histoire vrai de Maria Altmann, juive autrichienne réfugiée aux Etats-Unis, La Femme au tableau nous raconte son combat pour récupérer de l'état autrichien un tableau du peintre Gustav Klimt, portrait de sa tante et qui appartenait à sa famille avant d'être volé par l'armée nazie.

Bâti autour cette procédure judiciaire, le film choisit de prendre un certaine distance face aux manœuvres pénales pour y introduire le sentiment des rescapés de l'Holocauste et de leurs descendants face à une administration parfois peu encline à leur rendre justice lorsqu'il s'agit d'œuvres d'art.
Et dans mon cas, La Femme au tableau atteint son objectif tout en conservant son intérêt et son rythme au cours des quasiment deux heures de film. Ce résultat est atteint en partie grâce à un bon équilibre entre les périodes modernes et les souvenirs des années 30. Mais l'alchimie repose en très grande partie sur la parfaite prestation d'Helen Mirren dans le rôle principal. Toujours juste en tant que Maria Altman, l'actrice et sa voix française impressionne.
Je n'en dirai pas autant des autres acteurs dont les rôles sont souvent moins important. Dans la peau d'un autre personnage majeur, Ryan Reynolds livre quant à lui une partition étrange, très lisse et trop peu marquante. Pour autant, cela ne constitue pas un défaut à mon sens tant ce style colle à celui du jeune avocat qu'il incarne ici.

Emouvant, touchant, La Femme au tableau marquera sans doute un peu moins que d'autres films du même genre. Pour autant, il a le mérite de souligner une attitude peu glorieuse que peuvent parfois prendre certaines administrations face aux survivants de tels conflits. Et c'est bien en cela que je vous le recommande.