Useless bride
La fièvre de Petrov perdait la conscience du spectateur en l’enfermant dans les délires d’un personnage sous l’emprise de la maladie : le nouveau film de Serebrennikov explore à nouveau le même...
le 17 févr. 2023
28 j'aime
4
Kirill Serebrennikov est un artiste de points de vues, que ce soit dans La fièvre de Petrov, son précédent film où l'on chaloupe d'un personnage à un autre ou que ce soit dans sa mise en scène théâtrale du Moine noir d'après une nouvelle d'Anton Tchekhov où la même histoire est représentée quatre fois, de manières différentes. La femme de Tchaïkovski poursuit cette veine en se plaçant du côté de cette femme non retenue par l'Histoire, à défaut de son mari, célèbre compositeur russe. Plus qu'à une symphonie, le film va davantage s'apparenter à une danse. Tout d'abord, l'obsession quasi maladive d'une femme pour un artiste qui ne l'aime pas. Passion, déni, auto-persuasion : l'ambiguïté de l'amour éprouvé entre réel désir et acharnement à vouloir exister au côté d'un génie, est particulièrement bien rendue. Par ce prisme, c'est la fabrique même de ce qui fait génie qui est questionné, sa carnation et sa banalité. Autour de cet amour impossible, c'est un ballet de mouvements de caméras, plans séquences qui volent, survolent même pour créer des tableaux qui tentent eux aussi le sublime. On attend alors que cette danse devienne incontrôlable à l'image des mouches disruptives mais le point de vue d'Antonina se floute petit à petit pour laisser la place à celui du réalisateur. Cette volonté de signer en tant que créateur (et par là même exister ?) entraine le film dans une ronde d'une beauté visuelle et onirique mais indéniablement sur-explicite, pleine de redites et de longueurs évitables.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2023
Créée
le 2 mars 2023
Critique lue 18 fois
La fièvre de Petrov perdait la conscience du spectateur en l’enfermant dans les délires d’un personnage sous l’emprise de la maladie : le nouveau film de Serebrennikov explore à nouveau le même...
le 17 févr. 2023
28 j'aime
4
L'érotomanie est un trouble psychologique délirant qui se caractérise par la conviction chez un individu qu'il est aimé par un autre. Elle prend une forme obsédante qui se fixe généralement sur un...
Par
le 15 juin 2022
25 j'aime
11
Présenté à Cannes dans une relative indifférence, La Femme de Tchaïkovski, troisième long métrage de l'estimé Kirill Serebrennikov (après Leto et la fièvre de Petrov) est étonnamment revenu...
Par
le 2 janv. 2024
19 j'aime
Pour son premier long métrage, la norvégienne Emilie Blichfeldt adapte avec malice la fameuse histoire de Cendrillon, pourvue comme l'on sait, de scènes où s'exprime la cruauté. Cependant la...
Par
le 19 avr. 2025
2 j'aime
Premier film de la canadienne Ariane Louis-Seize, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, impressionne.Le ton est donné dés le titre : drôle, grinçant et suffisamment narquois pour générer...
Par
le 1 mai 2024
1 j'aime
A l'image du milieu qu'elle filme, la caméra de Dominique Marchais n'a de cesse de cheminer, à ras d'eau ou tel un oiseau de rivière, légèrement surplombante, contemplative d'un état du paysage,...
Par
le 6 déc. 2023
1 j'aime