Cette deuxième aventure de Tony Rome s’inscrit dans une époque révolue. Sous le soleil floridien, Franck Sinatra promène sa dégaine décontractée pour démêler une drôle d’affaire mettant en scène caïds a priori rangés des voitures, gros durs, fils à papa, jolies pépées et pédés (sic) douteux. Coups fourrés, whisky, cigarettes, embrouilles multiples, coups de poing et bons mots constituent le fonds de commerce de cette histoire moins alambiquée que celles qu’on trouve habituellement dans ce type de récit mais qui sait peindre avec amusement, mais peu de rythme, les joies et les affres du vice et de la vertu.


Tourné en 1968, le film est à la croisée des chemins faisant se télescoper une représentation d’un monde en voie de disparition (femmes traitées comme des plantes vertes, homosexuels tournés en dérision, etc.) et un autre en pleine rébellion contre celui-ci. Le ton en est de ce fait bancal, hésitant parfois entre le burlesque (on a droit à quelques bagarres cartoonesques), le politiquement incorrect et la capture de l’air du temps. Mais entre dialogues à la papa souvent savoureux et musique yéyé jusqu’à l’écœurement, le mariage n’est pas toujours heureux. C’est dommage car le film repose essentiellement sur sa capacité à jouer d’un certain décalage. S’ils sont évidemment très caricaturaux, ses personnages sont plutôt bien croqués mais l’histoire qu’ils ont à défendre est plutôt faible (ce qui est souvent le cas dans ce genre de films).


Plus léger que Tony Rome est dangereux, le résultat n’est pas aussi mauvais qu’on le dit. On est clairement ici dans un téléfilm de luxe avec acteurs de renom, photographie élégante et renouvellement de la figure du privé. L’ensemble se regarde tranquillement et parfois avec amusement même si la dernière partie est trop faiblarde pour rendre l’ensemble tout à fait satisfaisant.

Play-It-Again-Seb
6

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Classement des films que j'ai vus (ou revus) en 2021

Créée

le 6 août 2021

Critique lue 91 fois

7 j'aime

4 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 91 fois

7
4

D'autres avis sur La Femme en ciment

La Femme en ciment
Play-It-Again-Seb
6

Un privé au soleil

Cette deuxième aventure de Tony Rome s’inscrit dans une époque révolue. Sous le soleil floridien, Franck Sinatra promène sa dégaine décontractée pour démêler une drôle d’affaire mettant en scène...

Par

le 6 août 2021

7 j'aime

4

La Femme en ciment
greenwich
4

La femme en ciment (1968)

Il s'agit du second et dernier film de la série consacrée au détective Tony Rome. L'histoire se déroule en Floride. Tony est à la recherche d'un trésor englouti et il trouve une femme noyée au fond...

le 9 janv. 2015

4 j'aime

5

La Femme en ciment
Caine78
4

Un scénario pas béton

Une déception : ce film est d'une grande banalité et il est parfois navrant de voir autant de clichés même si, parfois, ce dernier essaye de se donner un petit style, mais sans plus. De plus, le...

le 30 oct. 2017

2 j'aime

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22