Attends voir, que je t'explique le contexte. Ca devait être un jeudi, non, c'était un jeudi, c'est sûr. Même que le printemps commençait à pointer son museau. Je m'en souviens parce que qui dit "printemps" dit "pollen" et que le mien, de museau, était sujet à des chatouillements et écoulements divers, je te passe les détails. Avec mes deux copines de l'aube, mauvaise volonté et mauvaise humeur, nous avions trouvé le courage de nous trainer jusqu'au cours d'espagnol qu'un responsable universitaire à moitié fou avait eu l'idée de rendre obligatoire pour tous les étudiants non moins fous qui avait eu l'idée de s'y inscrire. Et voilà que, sur les coups de 8h30, un jeudi matin de printemps pollenisé, je me retrouvai devant ce film que le prof nous avait décrit à peu près en ces termes la semaine précédente: "C'est un film qui tourne autour de mollusques chiliens tellement bons que les japonais, qui en raffolent, font tout ce qu'ils peuvent pour les importer alors qu'il n'en reste plus des masses". Enfin, tu me diras que les produits de la mer, les japonais ont clairement intérêt à aller les chercher loin, très loin de leurs côtes, maintenant. Mais passons. Je dois bien avouer que le descriptif ci-dessus n'avait que très moyennement suscité mon enthousiasme et je m'étais munie, au préalable, d'une quantité de caféine non-négligeable afin d'éviter l'assoupissement intempestif.

Mais en fait, et c'est là tout le sujet de cet ersatz de critique, je fus plus qu'agréablement surprise par "La fiebre del loco". Une très, très belle photographie, un scénario plus (et mieux!) construit que ce que je redoutais, et des acteurs totalement inconnus au bataillon pour moi qui ne suis pas experte en cinéma latino-américain mais pas dénués de talent. Plus le plaisir de le voir en version originale, sous-titré espagnol quand même parce que l'accent et les expressions chiliennes, parfois...

Quand le film a été fini et que les lumières se sont rallumées, tout en vidant les trois dernières gouttes de mon café dans ma bouche pas encore rassasiée, je me suis surprise à sourire et à dire à un pote : "Hé béh, c'était pas mal au final, hein?"
Ce à quoi il acquiesça, car il sait que j'aime avoir raison.
Much
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le 30 mars 2011

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