Vous n'étiez probablement pas nés à sa sortie, mais ce petit film a eu droit à un sacré succès en son temps, sans oublier une réputation des plus sulfureuses... Une Kathleen Turner débutante explosait ainsi à la face du monde ébahi, accompagné d'un William Hurt étrangement moustachu qui avait à peine plus de bouteille... Quand au scénariste de l'Empire contre-attaque, il entamait ainsi une carrière de réalisateur qui allait connaître une petite réputation, au moins dans les 80's...

Alors, du coup, moi, j'ai eu comme une curiosité... Oh ! pas bien grande, allez !... Juste une petite envie, comme ça en passant... Histoire de parfaire mes connaissances en 80's naissantes...

Alors, autant prévenir tout de suite : naissantes ou pas, les 80's restent les 80's, c'est à dire à mille lieues de la décennie qui précède, comme un retour en enfance pour le cinéma américain, peut-être pas encore les affreux brushings qui vont suivre, mais déjà un sens de la musique inimitable...

Dans une Floride paumée et caniculaire, un avocat un peu dragouilleur s'éprend d'une blonde aux longues jambes qu'il croise par une nuit encore plus chaude que d'habitude... Richard Crenna, le mari, est souvent absent, et riche, ce qui est doublement pratique. Aussi, après avoir frotté quelques temps leurs sueurs respectives, les deux amants commencent à avoir des idées, et la Turner est à deux doigts de nous faire une Barbara Stanwyck...

Bien évidemment, tout l'aspect soi-disant torride est gentiment désuet, et, même dans ce domaine, je trouve que William Hurt s'en sort beaucoup mieux que sa partenaire, un comble pour un érotomane hétérosexuel notoire... Bon, après, faut dire que le bougre est parfois plus féminin que la donzelle...

Ne reste plus comme intérêt qu'un petit film noir vu mille fois mais qui se laisse encore apprécier d'un oeil distrait, avec cette petite vie d'avocaillon de province, cette moiteur étouffante, cette ambiance vulgaire de chemise à fleur, de sable, de palmiers, de persiennes, de ventilateurs défectueux et de thés glacés qui se prennent par paire...
Torpenn
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le 11 juin 2012

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Torpenn

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