La Grande Classe
4.4
La Grande Classe

Film VOD (vidéo à la demande) de Rémy Four et Julien War (2019)

Qu’est-ce qu’on a chié, au bon dieu ?

Appartenant à un sous-genre de la nouvelle comédie française qu’on pourrait appeler « Cinéma de réconciliation des beaufs » au sommet duquel trône l’insupportable Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu, La grand classe (Une fusion Youtubeurs / Netflix : M’est avis qu’il va y en avoir beaucoup des comme ça) cumule lourdeurs, clichés, vulgarité avec un brio si confondant que le film finira presque par devenir attachant. Ça raconte la revanche forcée de deux amis d’enfance qui ont plutôt réussi (traduction dans une société gangrénée par la macronite : Ils ont monté leur start up) mais qui jadis étaient de tels souffre-douleurs de l’école (Boso la merde & Gros lard) qu’ils ne sont pas invités à la fête de retrouvaille : D’ailleurs, leurs « camarades » d’antan ne connaissent même pas leur prénom. Et l’idée du « prénom » aura son importance d’un point de vue narratif, si tant est qu’on puisse y voir une astuce narrative : Jonathan (l’ancien « gros lard ») sera bientôt pris pour un autre Jonathan, apparemment absent, qui n’était autre que le « beau gosse » du bahut à l’époque.


  Je ne connaissais pas le Studio Bagel, donc ni les uns ni les autres – comme à l’époque de Babysitting je découvrais La bande à Fifi – mais le sujet me plaisait : Pour les vingt ans de la promotion (le terme est utilisé mais son utilisation est moquée, c’est bien) 99, la classe d’un collège se réunit via Facebook dans ce même collège – dont la directrice est l’une des élèves de l’époque – l’occasion de voir ce que chacun est devenu. De voir que les gros sont passés minces, les geeks devenu développeurs d’applis, les freaks carrossiers, les sœurs Tran toujours bonnes, les moches toujours moches, le petite intello devenu relou égocentrique et sociopathe, mais les losers peut-être plus si losers, en fait. Voilà c’est de ce niveau en permanence, alternant le plutôt drôle (la tête ahuri de Jérôme Niel, sorte de version Pio Marmaï de Philippe Lacheau) et le terriblement grotesque : réunion de freaks qui fument des joints, geeks qui rejouent au échecs, le tout auréolé d’une propension scato tellement pas originale, via l’utilisation ad nauseam de pipi, caca, vomi et blague de couille. Aussi passe-partout que le pseudo coup de poings aux stéréotypes qui fait de l’ancien dur à cuire un père de famille aux tendances gay refoulées. Sérieusement ?
J’ai rêvé d’un Freaks & Geeks, 20 ans après en regardant La grande classe. On est loin de mon rêve, malheureusement. D’autant que La grande classe se termine en petite retrouvaille joviale, sorte de semi-partouze sans queue ni tête où l’on mise tout sur un twist que d’une part il n’exploitera jamais pour retourner le récit – Le film avait pourtant tout mis en place pour que le gay refoulé retrouve sa petite aventure d’époque – c’est dommage, et d’autre part car on a très vite compris qu’il serait le twist, et comment (une affaire de tatouage) et quand (attendons le tout dernier plan, voyons) il interviendrait, parachevant de lourdeur ce film gras, sans aucune idée de mise en scène, sans aucun amour pour ses personnages, bref un film loin du chef d’œuvre de Paul Feig & Judd Apatow, une bouillie gentiment cynique mais pas si agaçante si on la compare à d’autres étrons du sous-genre.
JanosValuska
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le 7 nov. 2019

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